La presse bourgeoise après le 5 juillet…

Un commando armé et cagoulé a attaqué la PJJ de Labège

Radicalisation. Mardi matin, une bande armée et cagoulée composée d’une dizaine de membres a attaqué le Pôle Territorial de Formation de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ). Pour protester contre la politique d’incarcération des mineurs. Les faits se sont déroulés  à Labège à côte de la direction départementale et inter-régionale. L’un des personnels de la Direction Interrégionale qui se serait interposé aurait été hospitalisé indique le syndicat CGT de la PJJ.

Des slogans anti-EPM ont été inscrits sur les murs de ce lieu de formation. Une action commando qui intervient dans un contexte tendu. De réforme de la Justice des mineurs. A Orvault (44) des faits graves avaient été signalés. Et récemment le centre pénitentiaire pour mineurs de Lavaur dans le Tarn avait connu plusieurs actes de rébellion.

Pour le syndicat CGT, il s’agit là d’une « intrusion intolérable ». La CGT, déposera plainte.

Le Procureur de la République de Toulouse, le Préfet et le directeur nationale de la PJJ se sont rendus sur les lieux. Selon la presse, l’enquête a été confiée à la gendarmerie.

Leur presse – Toulouse7.com, 06/07/2011

Toulouse: un commando contre l’incarcération des mineurs vandalise la PJJ

Un commando d’une dizaine de personnes masquées a vandalisé mardi la direction interrégionale de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), à Labège, en banlieue toulousaine, pour manifester contre l’incarcération des mineurs, a déclaré le procureur sur place.
L’intrusion, qui s’est déroulée vers 11h15 et n’a duré que cinq minutes, avait d’abord été dénoncée par le syndicat CGT de la PJJ dans un communiqué annonçant qu’il allait porter plainte contre les intrus.

Ceux-ci ont au passage aspergé de gaz lacrymogène un salarié qui voulait s’interposer et qui a dû être brièvement soigné à l’hôpital, a indiqué le procureur de la République Michel Valet, lors d’un point de presse improvisé.
Cette action a eu lieu alors que le Parlement s’apprête à adopter une refonte de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, qui comprend notamment la création d’un tribunal correctionnel pour les récidivistes de plus de 16 ans, pour des délits passibles de plus de trois ans de prison.
Tandis que les gendarmes, assistés de la police scientifique, menaient déjà l’enquête pour identifier les membres du commando, tous les représentants de l’Etat -préfet, directeur national de la PJJ, procureur de la République- se succédaient mardi après-midi à Labège.
“C’est un lieu un peu sacré. Il est très important de réagir. Nous avons une volonté très forte de retrouver les auteurs de ce geste inacceptable”, a déclaré M. Valet.
Selon les témoignages rapportés par le procureur, “une dizaine de personnes cagoulées, gantées, ont fait irruption par plusieurs entrées dans les locaux du pôle territorial de formation de la PJJ et de la direction interrégionale. Ils ont déversé un liquide à forte odeur ammoniaquée, renversé des meubles, usé de gaz lacrymogène”.
“Ils étaient très organisés, tous en noir, et n’ont pas dit un mot. Ils sont repartis aussi vite. C’étaient plutôt de jeunes majeurs que des adolescents”, a rapporté Jean-Philippe Balocco, DRH de cette unité de 40 salariés, qui n’accueille aucun jeune.
Pour Patrick Autié, directeur de cet établissement, “cela fait penser à une action politique, pas aux mineurs dont on s’occupe”.
Sans donner de précisions sur les premiers éléments de l’enquête, M. Valet a indiqué que les assaillants avaient laissé des inscriptions et des tracts parfois injurieux “contre l’incarcération des mineurs”. Il s’est refusé à en donner le libellé, car ils sont saisis par la police scientifique.
Selon la porte-parole de la CGT, Emmanuelle Tarissan, on pouvait lire notamment “nique la justice,… porcs”. La CGT fait état d’inscriptions hostiles aux établissements pour mineurs (EPM), les rapprochant de tags récents sur les murs d’un de ces EPM à Orvault (Loire-Atlantique).
Le procureur, comme la syndicaliste, ont fait état du “traumatisme” du personnel.
Les EPM ont été secoués par une série d’incidents au cours des dernières semaines, notamment à Lavaur (Tarn), provoquant plusieurs mouvements de protestation des surveillants et des éducateurs, qui se plaignent de la pénibilité de leur travail.
Les EPM, ouverts en 2007-2008, ont une capacité de 60 détenus de 13 à 18 ans chacun. Censés oeuvrer à la réinsertion de mineurs condamnés ou prévenus, ils se distinguent par le fort encadrement des détenus, entourés de dizaines de surveillants, d’agents de la PJJ et d’enseignants.

 Leur presse – Le Parisien (avec AFP), 05/07/2011

Un commando saccage les locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse près de Toulouse

TOULOUSE (AP) — Un groupe d’une douzaine d’hommes encagoulés a saccagé mardi trois locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse à Labège (Haute-Garonne), dans l’agglomération toulousaine, et aspergé les bureaux de lisier et de gaz lacrymogène. Un agent qui s’est interposé a reçu une projection de ce gaz, a précisé le procureur de la République de Toulouse, Michel Valet.

Ce groupe d’une dizaine de personnes a fait irruption vers 11h15-11h30 dans les locaux de la Direction interrégionale région Sud de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), de la direction territoriale de la Protection judiciaire de la jeunesse Haute-Garonne, Ariège et Hautes-Pyrénées, ainsi que du pôle territorial de formation.

“Ils ont débarqué en même temps sur les trois sites et ont saccagé les locaux avec des bouteilles de lisier, en aspergeant les bureaux de leur contenu. Cela sentait très fort l’ammoniaque. Ils ont également envoyé du gaz lacrymogène. Ils ont aussi tagué les murs avec des messages très durs comme ‘nique la paix’ ou ‘nique la justice’ qui visaient directement aux établissements pour mineurs”, a déclaré à l’Associated Press un salarié témoin ayant requis l’anonymat.

Ces inscriptions ainsi que des tracts laissent penser “qu’ils étaient contre la politique menée à l’égard des mineurs”, a confirmé le représentant du parquet. “Il y a certaines allusions dans le tract à l’établissement pour mineurs de Lavaur mais il est encore trop tôt pour établir un lien”, a ajouté M.Valet.

Les établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) sont des lieux de détention réservés aux jeunes de 13 à 18 ans, condamnés ou prévenus. Ouverts progressivement depuis juin 2007, les EPM sont au nombre de six en France. Leur fonctionnement suscite depuis plusieurs mois un mouvement de protestation chez les surveillants de la PJJ qui réclament une reconnaissance de la pénibilité de leur travail et une remise à plat du projet EPM pour sécuriser les personnels dans leur mission. L’EPM de Lavaur (Tarn) a ainsi connu plusieurs journées de grève entre avril et juin.

Leur presse – Nouvel Obs (avec AP), 05/07/2011

Un commando anti-prison pour mineurs frappe à Toulouse

Des bouteilles vidées sur les ordinateurs, « Nique la justice » barbouillé sur les murs… « Ça ressemblait à une action commando. Cela s’est passé très rapidement », nous raconte un témoin.

Les locaux de la direction inter-régionale de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Labège dans la banlieue toulousaine ont subi mardi 5 juillet en fin de matinée l’assaut d’une douzaine de personnes cagoulées et armées de bombes de gaz lacrymogène.

« Violence contre la violence de l’emprisonnement des mineurs dans les établissements spécialisés comme l’EPM de Lavaur dans le Tarn ? » s’interroge un éducateur auprès de LibéToulouse. Ou plus simplement « réaction au durcissement de la lutte contre la délinquance des mineurs », réfléchit le procureur de la République à Toulouse.

« Nos collègues sur place sont sous le choc. Nous avons du mal à comprendre que l’on puisse s’attaquer à une structure œuvrant pour la réinsertion de mineurs », raconte l’un des responsables CGT de la PJJ qui s’est rendu à Labége dans la journée.

Un tract a été laissé sur place par la bande, dont les enquêteurs de la police n’ont toujours pas livré le contenu. Selon la CGT, ce tract pourrait ressembler à celui qu’un « collectif anti-EPM distribue aux familles à l’occasion des parloirs de Lavaur ».

L’Établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur a été secoué par une série d’incidents, en proie au mois de mai, selon les syndicats, à une « quasi-rébellion ».

Les éducateurs et surveillants tarnais, comme ceux de Marseille, se sont mis en grève à la mi-juin au motif que leur hiérarchie continuait à ignorer la plupart de leurs revendications sur la pénibilité de leur travail (Voir LibeToulouse au 13/05/2011).

Leur presse (LibéToulouse), 6 juillet 2011.

 

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