Archive for the ‘General’ Category

Comme un chien enragé (brochure)

jeudi, décembre 1st, 2011

Pour écrire un texte comme celui-ci, je suis bien obligé de partir de ma propre expérience, de partir du particulier pour discuter de l’universel. Je suis actuellement incarcéré en détention préventive à la prison de la Santé, à Paris. J’espère ici réussir à donner un bon aperçu de cette vie de chien, une plongée en apnée dans l’univers carcéral. Je suis pour la destruction totale de tous les lieux d’enfermement quels qu’ils soient, et avant mon incarcération, je participais déjà aux luttes anticarcérales et avais donc développé un certain intérêt pour la condition du prisonnier, et pourtant la prison telle que je la vis aujourd’hui est assez éloignée de la façon dont je pouvais me la représenter concrètement vue de l’extérieur. Ce texte tend donc à s’inscrire dans la modeste perspective de faire visiter cette taule, sans compromis et à titre de contre-information, à tous ceux que cela intéresse, mais surtout pour tous ceux qui luttent contre la taule et pour qui, une meilleure connaissance de ce qu’est réellement la prison ne pourra qu’aider à mieux la combattre et à comprendre les mécanismes qui s’y jouent. Ce texte est donc basé sur mon expérience personnelle ainsi que sur des témoignages et informations recueillies auprès d’autres détenus à la maison d’arrêt de la Santé, qui n’est qu’une taule comme une autre. Il s’adresse à tous ceux, forcément révolutionnaires, qui souhaitent la destruction de tous les lieux d’enfermement, mais aussi aux proches de détenus et aux détenus eux-mêmes.

Brochure téléchargeable ici

Pour en finir avec les prisons pour mineurs (dossier d’information)

jeudi, décembre 1st, 2011

Septembre 2007, déjà quatre des sept Établissements Pénitentiaires pour Mineurs – en construction depuis 2005 – sont opérationnels. Ces prisons d’un nouveau type ont ouvert, début juin 2007, leurs portes à quelques jeunes malchanceux, pour mieux les refermer brutalement derrière eux. Cellule, coursive, psychiatre, cellule, cours scolaires, matons, salle de sport, « éducateurs » en mal d’autorité, parloir, barreaux, juges, mur d’enceinte, béton, cellule, cellule, cellule… Voilà ce qui attend les jeunes enfermés !

Depuis deux ans, pourtant, une lutte timide mais déterminée a vu le jour, notamment aux abords des sites de Lavaur (Tarn), Orvault (Loire-Atlantique), Meyzieu (Rhône) et Porcheville (Yvelines). De campagnes d’information en réunions publiques, d’occupations de chantier en sabotages, cette mobilisation contre les prisons pour mineurs a pris de multiples visages. Sachant que cette bataille est à peine commencée, voici un état des lieux de la mise en place des EPM et des luttes et réflexions qui s’y opposent résolument. Même s’il est loin d’être exhaustif, ce « dossier d’information » propose de revenir sur l’historique, le contexte et la mise en oeuvre de la construction des prisons pour mineurs, avant d’avoir un aperçu de la mobilisation contre ces nouvelles taules (tracts & textes, chronologie des actions…). Les contacts des nombreux collaborateurs locaux pourront également intéresser certains… Enfin, un plan des chantiers, qui circulait en juillet 2007 sur internet, est reproduit en annexe du dossier.

Finissons-en avec les prisons pour mineurs !

 

Brochure téléchargeable ici

Ya du baston dans la taule (brochures)

jeudi, décembre 1st, 2011

# 1 Récits de mutineries

# 2 & 3  Chronologies des mutineries dans les lieux de détention français entre 1820 et 2010

 

Une histoire partielle et partiale des luttes anticarcérales en deux temps : un premier volume constitué de récits de mutinerie, où les mutins nous offrent leur point de vue, et deux volumes consacrés à une chronologie de ces luttes des années 1820 à nos jours. Mettant l’accent sur les luttes collectives, ces brochures répondent à l’envie de lire l’histoire à travers des événements cristallisant les rapports de force qui caractérisent chaque situation de détention. De la réappropriation des lieux à la prise de parole, chacun de ces mouvements représente un obstacle potentiel dans les rouages toujours plus huilés de la machine carcérale. Des mouvements qui, comme les détenus, restent étouffés derrière les murs des prisons, pour en nier la portée. Mais l’union faisant la force et décuplant les volontés, de la sujétion au statut du sujet il y a un fossé que la lutte collective aide parfois efficacement à franchir.

Volume 1 : Récits de mutins et d’une mutine
Volume 2 : Chronologie des mutineries dans les lieux de détention français (1820-1987)
Volume 3 : Chronologie des mutineries dans les lieux de détention français (1988-2010)

Les différents PDF se trouvent ici

Manifestation à Toulouse (affiche)

jeudi, décembre 1st, 2011

 

Réunion tous les mardi 20h à Canal sud,
pour organiser la solidarité avec les inculpéEs et préparer la manif.

contact du collectif : nonalepm@riseup.net

Révolte et solidarité avec les révoltées

jeudi, décembre 1st, 2011

 

Omniprésence de flics et de militaires sur la voix publique, multiplication des fichiers, délation institutionnelle, interdictions et amendes en tout genre… Chaque jour la pression policière s’accentue sur la population. Contrôles, surveillances et contraintes sont le lot quotidien de tout un chacun, particulièrement des pauvres. Les voix de la pacification sociale sont immenses et vont jusqu’à l’assassinat légal. Rien ne sert de se cacher derrière un « je n’ai rien à me reprocher, donc rien à cacher et rien à craindre… »

Les législations protègeraient tout le monde, « coupables » et « innocents », même ceux qui n’ont rien demandé. Elles effectuent un tri permanent entre les honnêtes citoyens et les contrevenants, ces derniers qui n’ont pas forcément choisi de transgresser mais qui se retrouvent entraînés dans la spirale judiciaire à cause de diverses situations préjudiciables, les plus souvent économiques. C’est paradoxal, cette société s’est construite sur le vol historique des forces de production (main d’œuvre, outils et richesses), mais elle stigmatise en même temps une frange de population dénoncée comme délinquante. Elle l’exhibe et s’en sert d’exutoire. Elle punit la petite rapine et absout le pillage en col blanc, la spoliation des initiés bien placés…

L’enfermement est une torture, le sort réservé aux désobéissants, aux malchanceux. C’est aussi une industrie fleurissante. Chaque jour, un flux incessant alimente les chaînes carcérales. Des millions de personnes en sursis, chair à prison, matière première, victimes potentielles du système. Des millions de procédures judiciaires touchant plus ou moins violemment des millions de gens. Des millions de vies mises sous contrainte à l’intérieur des divers établissements pénitentiaires et à l’extérieur sous contrôle judiciaire, bracelet électronique… Et aussi des millions de personnes sans condamnation formelle, anciens prisonniers, familles et proches des prisonniers qui subissent aussi, en permanence, la lourdeur du règlement pénitentiaire, les brimades et les humiliations institutionnelles.

Multiplication des délits, multiplication et allongement à l’infini des peines, isolement : l’État et les profiteurs de toute sorte, fonctionnaires, employés ou actionnaires des boîtes privées qui gèrent de plus en plus le parc pénitentiaire, appliquent la souffrance avec une humanité digne des valeurs de la démocratie républicaine, des règles pénitentiaires, des Droits de l’Homme et du marché. Ce sont les mêmes ou leurs semblables qui sèment misère et terreur sur toute la planète par le biais d’une économie de guerre et de guerres tout court.

Nous voulons une société sans classe et sans pouvoir dominant d’aucune sorte, faut-il le répéter, une société qui a aboli le profit, l’argent et l’enfermement…

Autant les soumissions voire les adhésions au système sont grandes, autant l’aspiration au changement se généralise. Les résistances perdurent au cœur de la société et au cœur des lieux d’enfermement. Se renouvelant sans cesse, elles sont ce qu’elles sont mais existent depuis que la douleur des sujets soumis à la correction a été érigée en tradition. Les luttes contre l’oppression prennent des formes diverses mais s’alimentent d’une visée commune : la destruction des inégalités et des prisons qui lui sont inhérentes. Le message a la qualité d’être clair. Il se transmet depuis des décennies par tous les exploités qui refusent la fatalité : Révolution sociale, émancipation.

Aujourd’hui, encore plus qu’hier, l’antagonisme entre les intérêts de classe est criant. L’État enferme de plus en plus longtemps, mais aussi de plus en plus tôt ceux qui refusent la loi de la jungle. L’âge de responsabilité pénale en France est déjà de 13 ans et tendrait à être abaissé à 12 (pour le moment les mineurs de moins de 13 ans font l’objet de mesures dites « de protection, d’assistance, de surveillance et d’éducation ». La plus belle des jeunesses se meurt en prison. Plus précisément depuis ces dernières années dans les divers établissements de contention (centres renforcés, centres fermés…) et dans les prisons pour enfants, pour adolescents, dans les fameux établissements pour mineurs, EPM, hauts lieux de l’éducation carcérale. Prisons où des jeunes souffrent, se suicident et parfois se révoltent. Comme à Lavaur ce printemps où l’administration a envoyé ses sbires armés et cagoulés pour mater les jeunes prisonniers. Les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) collaborent clairement avec l’administration pénitentiaire dans sa sale besogne de garde chiourme. Le 5 juillet 2011, la PJJ toulousaine (à Labège) a été la cible de la solidarité, ses pratiques carcérales dénoncées, ses locaux salis par la vindicte populaire. Une action somme toute dérisoire mais ô combien symbolique alors qu’au même moment le ministre de la Justice annonçait une série de mesures renforçant encore la répression contre les mineurs. La nouvelle loi Mercier crée une comparution immédiate s’appliquant dès 13 ans, un fichier unique des mineurs délinquants (personnalité, environnement…) permettant au procureur de déférer le jeune directement au tribunal pour enfants, supprimant ainsi le pouvoir du juge pour enfants. Elle crée un tribunal correctionnel pour les mineurs de plus de 16 ans, composé de juges non spécialisés, manière d’abaisser la majorité pénale de 18 à 16 ans…

Le 15 novembre 2011, après une traque de quatre mois, une série de perquisitions et de gardes à vue, cinq personnes sont mises en examen pour l’action contre la PJJ. Ils sont accusées « de participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens ; violence commise en réunion sans incapacité ; dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ». Des faits minimes, une action de solidarité, mais des chefs d’inculpation très lourds et qui risquent d’être lourds de conséquences. Quatre inculpés sont incarcérés depuis à la Maison d’arrêt de Seysses, une personne est en liberté provisoire et une autre gardée sous le coude comme témoin. Et l’enquête n’est pas close.

Que ces personnes soient impliquées ou non dans cette action n’a que peu d’importance, tant il est juste sur le fond d’avoir exprimé sa solidarité avec celles et ceux qui subissent la répression de manière brutale, ici les jeunes prisonniers de Lavaur. Quand l’État enferme pour quelques graffitis, il montre le bâton à ses détracteurs et à tous ceux qui, frappés de plein fouet par la débâcle économique se risqueraient à quelques actions directes expropriatrices et/ou revendicatives. La lutte contre cette société qui produit misère et enfermement est un chemin semé d’embuches, de joies et de pleurs… dont on peut se relever renforcé et d’autant plus déterminé. Il convient maintenant d’exprimer sous de multiples formes notre soutien à ces nouvelles victimes d’une justice qui mène la chasse à la solidarité.


PDF du tract

Au pied du mur

jeudi, décembre 1st, 2011


PDF du tract

Pourquoi On Resterait Calmes ?

jeudi, décembre 1st, 2011

Qu’elles abîment des majeures ou des mineures, les prisons sont régulièrement et depuis toujours secouées par des révoltes. Quel que soit le nom donné aux différentes structures pénitentiaires : le bruit de la clé dans la serrure d’une cellule est une torture quotidienne, l’isolement une abomination, la fin du parloir une souffrance, et le temps enfermé un sablier qui tue à petit feu.

En mai 2011, la quasi totalité des détenus de l’Établissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur se révolte et saccage des dizaines de cellules. La réponse de l’Administration Pénitentiaire (AP) et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) est tristement banale : mesures d’isolement, conseils disciplinaires, transferts, ainsi qu’une descente des Équipes Régionales d’Intervention et de Sécurité (ERIS), spécialistes cagoulés du matage des luttes en prisons.

Pendant qu’on détruit un peu plus les gamins pour leur apprendre qu’ici, on ne se révolte pas, les éducateurs et éducatrices de la PJJ saisissent l’opportunité médiatique pour apitoyer sur les conditions de leur travail avec ces « enfants irrécupérables ».

Le discours porté alors par les torchons locaux, nationaux et autres porte-paroles du maintien de l’ordre ne parvient pas à duper tout le monde. Un certain nombre de personnes touchées par la colère qu’expriment les jeunes détenus décide de manifester leur solidarité. Chercher à capter leur version des faits, réfléchir les moyens de la faire circuler, casser la condamnation unanime de cette révolte, faire savoir à l’intérieur que dehors des gens se bougent et pensent à eux…

Le simple fait de se rendre le plus souvent possible à Lavaur aux heures de parloir pour rencontrer les familles et discuter avec les proches étonne, dérange et irrite les autorités locales qui s’empressent de faire appel aux gendarmes pour empêcher tout échange.

Le 5 juillet dernier, une dizaine de personnes ont pénétré dans les locaux de la Direction Interrégionale de la PJJ, à Labège dans la banlieue de Toulouse, pour manifester contre l’incarcération des mineurs. Selon La Dépêche du 6 juillet, qui s’appuie sur les déclarations faites aussitôt à la presse par le procureur de la République Valet, ces personnes étaient « “armées” de bouteilles dont elles ont déversé le contenu sur les bureaux et les ordinateurs. Un liquide marron au relent d’ammoniaque et qui pourrait contenir de l’urine et des excréments humains ». Elles sont reparties « après avoir lancé des tracts qui contiendraient des propos injurieux sur l’action éducative menée par la PJJ ». Si l’acte réalisé à Labège n’a pas été revendiqué, il est survenu quelques semaines après celui d’Orvault, en Loire-Atlantique, où des gens ont écrit sur les murs de la PJJ de Nantes : « L’EPM tue » à la suite du suicide d’un mineur placé dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de cette ville.

L’action aurait « traumatisés » les éducs et le personnel qui s’affairaient à leur tâche de chaque jour : séparer des mômes de leurs proches et de leurs familles jugées inaptes à les élever, enfermer des enfants dans une multitude de structures plus répressives les unes que les autres ( centres éducatifs renforcés, centre éducatifs fermés, prison pour mineurs…).
Qui traumatise qui ?

Quatre mois plus tard, le mardi 15 novembre à Toulouse, 7 domiciles sont perquisitionnés par une centaine de gendarmes qui saisissent ordinateurs, téléphones, livres, affiches et effets personnels de touTEs les habitantEs. A l’issue de ces perquisitions, 7 personnes sont placées en garde à vue, 4 autres sont auditionnées, et une famille en cours de régularisation est arrêtée puis relâchée dans la journée.

Après 32h de garde à vue, 4 sont placées en détention provisoire sur demande du juge d’instruction Suc. Une cinquième est placée sous contrôle judiciaire, une sixième doit rester à disposition du juge pour le reste de l’instruction en tant que « témoin assisté ».
Illes sont mis en examen pour : « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens », « violence commise en réunion sans incapacité » et « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ». Tout ça pourquoi ? Deux tags et un sceau de caca ? Le fait de visiter en journée certains collaborateurs de l’enfermement semble relever d’un intolérable culot. Mais soyons sérieux, au regard de la situation faite aux mineurs détenus, et plus largement à l’ensemble de la population carcérale, cette action paraît bien modérée.
Qui se fout de la gueule de qui ?

La Police contrôle, pacifie, tue. La Justice enferme, anéantie, tue.
La répression n’est pas aveugle et encore moins anodine. Elle vise celles et ceux qui, malgré leur position dans la société qui les voudrait pauvres et dociles, refusent ce sommeil. Un jour les « anars »,  un jour les étudiantes, un jour les ouvriers grévistes, la liste des mouvements sociaux criminalisés est infinie…
Sur Toulouse, pendant le mouvement des retraites des personnes écopent de mois de sursis pour un tag, à la fac des étudiantes sont condamnées pour une occupation pendant une grève, dans les boites des travailleur-euses sont sanctionnées pour telle ou telle action, des squats où l’on fait intervenir le GIPN et où la justice prend des licences avec ses propres règles.
Ce n’est pas un milieu que l’on cible, c’est la capacité d’action de toute lutte. Dès que la contestation sort du cadre légal qui ne laisse d’autre choix que d’organiser une jolie manifestation plonplomb déposée en préfecture, on s’expose à une répression aussi mégalo que ses commanditaires. Saupoudrons le tout de termes tels que « mouvance anarchiste », « anarcho-autonome », « gauchistes », que la justice et les médias affectionnent tant et la tambouille médiatico-judiciaire est servie ! Cuisine rendue volontairement indigeste pour faire croire que ces luttes ne concernent qu’une bande d’inadaptés extrémistes et incurables. Alors qu’à Toulouse comme ailleurs, la police et les corps répressifs sont partout, nous pourrissent la vie à tous et toutes, des banlieues au centre-ville, en effectif toujours plus nombreux et toujours plus armés.
Ce qu’ils appellent « ville propre » c’est une ville livrée aux bourgeois et au commerce, mortifère, aseptisée, où rien ne dépasse et où tout est sous le contrôle des caméras, des forces de l’ordre, des « bons citoyens ».
Qui terrorise qui ?

Qu’illes aient ou non fait partie de l’expédition qui nous avait réjouit à l’époque, nous sommes solidaires des inculpé-es

Nous ne voulons pas de ce monde qui nous contrôle et nous emmure.

Leurs matraques ne nous feront pas taire, ni marcher d’un seul pas !

Au contraire, exprimons notre solidarité avec rage et détermination !

Exigeons l’arrêt des poursuites et la libération pour les inculpés du 15 novembre !

PDF du tract

Les murs nous enferment (affiche)

jeudi, décembre 1st, 2011

 

PDF de l’affiche

Solidarité avec les inculpé-e-s de Toulouse…

jeudi, décembre 1st, 2011

Libération et arrêt des poursuites !

Communiqué du Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux

Le 5 juillet dernier, une dizaine de personnes ont pénétré dans les locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse, à Labège dans la banlieue de Toulouse, pour manifester contre l’incarcération des mineurs. Selon /La Dépêche/ du 6 juillet, qui s’appuie sur les déclarations faites aussitôt à la presse par le procureur de la République Valet, ces personnes étaient « « armées » de bouteilles dont elles ont déversé le contenu sur les bureaux et les ordinateurs. Un liquide marron au relent d’ammoniaque et qui pourrait contenir de l’urine et des excréments humains ». Elles sont reparties « après avoir lancé des tracts qui contiendraient des propos injurieux sur l’action éducative menée par la PJJ ».

Si l’acte réalisé à Labège n’a pas été revendiqué, il est survenu quelques semaines après celui d’Orvault, en Loire-Atlantique, où des gens ont écrit sur les murs de la PJJ de Nantes : « L’EPM tue » à la suite du suicide d’un mineur placé dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de cette ville. Il a également eu lieu après la révolte des jeunes détenus à l’EPM de Lavaur, dans le Tarn, en mai — et alors que le Parlement s’apprêtait à adopter une refonte de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, comprenant notamment la création d’un tribunal correctionnel pour les récidivistes de plus de 16 ans en ce qui concerne des délits passibles de plus de trois ans de prison.

Quatre mois plus tard mais « dans le cadre de l’enquête » sur l’action à la PJJ de Labège, une centaine de gendarmes ont opéré le 15 novembre à Toulouse une série de perquisitions et procédé à une dizaine d’interpellations dans plusieurs lieux d’habitation, pour l’essentiel des squats — embarquant au passage une famille de sans-papiers, et bien sûr ordinateurs et écrits divers. Ils ont placé en garde à vue six personnes (que la presse, comme à son habitude, et suivant en cela le ciblage policier destiné à criminaliser au maximum, s’est empressée de classer dans les «mouvances anarchistes »), et quatre d’entre elles se trouvent depuis en détention à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses.

Les chefs d’inculpation retenus contre elles, ainsi que contre une cinquième personne relâchée mais placée sous contrôle judiciaire, ne sont rien moins que : – participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens ; – violence commise en réunion sans incapacité ; – dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion.

De plus et en dépit du fait que, au dire même du procureur Vallet, l’action menée « n’a finalement fait que peu de dégâts » , le juge a refusé la mise en liberté provisoire des quatre prévenus au prétexte qu’ils et elles pourraient communiquer ensemble et prendre la fuite.

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux dénonce à la fois la politique sécuritaire du gouvernement dont la récente réforme sur la répression de la jeunesse ainsi que l’annonce d’un prochain décret permettant un fichage centralisé de la jeunesse (justice/école/santé) constituent des épisodes supplémentaires et la répression menée à l’encontre des personnes actuellement incarcérées et poursuivies. Il leur exprime toute sa solidarité, et exige leur libération immédiate ainsi que l’arrêt des poursuites engagées contre elles.

PDF du tract

Pourquoi ce blog ?

mercredi, novembre 30th, 2011

 

Le 15 novembre 2011, les gendarmes de Toulouse ont perquisitionné 7 lieux de vie, interpelé une petite quinzaine de personnes et embarqué un paquet d’affaires (matos informatique, écrits divers, fringues, téléphones…). A ce jour (mercredi 30 novembre), quatre compagnon-nes sont en détention provisoire à la Maison d’Arrêt de Toulouse-Seysses, une en contrôle judiciaire, un sixième est « témoin assisté » (ce qui signifie qu’il n’est pas mis en examen comme les autres mais doit néanmoins rester à disposition du Juge d’Instruction Suc)

Cette massive opération policière ponctue les 4 premiers mois d’une enquête encore ouverte sur le passage éclair d’une dizaine de personnes dans les locaux de la Direction Interrégionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) à Labège,  le 5 juillet dernier.

Deux mois plus tôt, l’Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur connaissait un mouvement de révolte généralisée. La version médiatico-républicaine des évènements visant à faire passer les jeunes détenus pour de dangereux « irrrécupérables » et le recours aux  Equipes Régionales d’Intervention et de Sécurité (ERIS, milice cagoulée qui fait taire la révolte en taule et pour qui tous les coups sont permis) comme tolérable voire nécessaire a mis en colère un certain nombre de personnes qui ont décidé de se retrouver  et de réfléchir les moyens d’exprimer leur solidarité avec les enfermés révoltés.

L’action consistant à manifester aux collaborateurs de l’enfermement des mineurs (ici le personnel de la PJJ, caution humaniste de la torture carcérale) le dégoût qu’inspire leur sordide besogne semble avoir piqué les autorités au plus profond de leur orgueil.

Qu’illes aient participé ou non à cette expédition, la répression, vengeance étatique contre toutes celles et ceux qui ne tiennent pas leur place d’humilié-e sans broncher, veut nous isoler, nous dissuader, nous terroriser. La solidarité est notre arme. Elle revêt de multiples formes. Qu’on criminalise aujourd’hui la bordellisation de juillet à Labège montre, une fois de plus, la volonté des gens de pouvoir d’anéantir celles et ceux qui ne demandent pas d’autorisation pour s’exprimer.

Ce blog, c’est parce qu’on s’est dit que ce serait pratique de recenser  l’ensemble des écrits parus à propos de la journée du 15 novembre, sans jamais oublier qu’il ne s’agit pas d’une affaire particulière mais d’un des aspects de la répression exercée sur la lutte contre l’enfermement, sur les révoltes de l’intérieur et de l’extérieur.

Utilisons la situation qui nous est faite pour parler un peu de ces prisons pour mineurs qui, comme les autres, tuent.

Mis à jour régulièrement, ce site a pour vocation d’annoncer les rendez-vous du Collectif pour la Liberté des Inculpé-es du 15 novembre et de faire connaitre les expressions et initiatives de solidarité amies, ici et là. Toute contribution est la bienvenue.

Ils veulent nous voir apeurées, silencieuxses, affaiblies, isolées…

C’est raté !

 

nonalepm@riseup.net