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Points de vue et témoignages du 17 décembre
mercredi, février 1st, 2012Retour sur la manifestation anti-répression du 17 décembre à Toulouse
Durée : 33 minutes
mp3 – 192 kbps – 45,1 Mo
[Bagnolet] Soirée/discussion sur l’enfermement des mineurs
vendredi, janvier 27th, 2012Vendredi 27 janvier, 19h au Local Le rémouleur, 106 rue Victor Hugo à Bagnolet Métro Robespierre.
Soirée « Les murs nous enferment. Attaquons toutes les prisons. »
sur l’enfermement des mineurs, en solidarité avec les inculpés de Toulouse.
Ecoute du documentaire sonore » Silence, c’est la loi ! » : Une trentaine dejeunes, pour la plupart mineurs, réagissent aux déclarations médiatiques, politiques et scientifiques portés à leur encontre. Leurs témoignages – comme la musique qui les accompagne – dressent un état des lieux de la situation au fil des parcours et des quotidiens… (sons écoutables sur http://www.bandeorganisee.org/)
Cette soirée est l’occasion de revenir sur des luttes passées et présentes contre l’enfermement des mineurs, mais aussi de discuter du maillage de contrôle qui s’étend de l’école à la prison.
Des harcèlements disciplinaires aux psychologues scolaires, en passant par les assistants sociaux, les dossiers scolaires deviennent rapidement des casiers judiciaires. Pour l’État, il s’agit de contrôler, mater, dresser les « éléments potentiellement dangereux ». Refuser cette intégration, c’est souvent « tomber dans la délinquance » ; catégorie créée par l’État lui permettant de renforcer ses organes répressifs et légitimer son pouvoir.
Solidarité avec les inculpés de Toulouse !
« Au mois de mai, une révolte éclate et dure pendant plusieurs jours dans l’Etablissement pour Mineurs de Lavaur, dans le Tarn. Les enfermé-es saccagent plusieurs dizaines de cellules en affrontant les maton-nes. Dehors aussi la colère s’exprime, contre les institutions et entreprises qui enferment, ou profitent de l’enfermement. En juillet, à Labège, une dizaine de personnes font irruption dans les locaux de la direction interrégionale de la protection judiciaire de la jeunesse, et repartent sans encombre après avoir aspergé les ordinateurs, écrit des slogans contre l’incarcération des mineurs « nique la justice », « porcs » et laissé des tracts à l’intention des salariées.
Mi-novembre, des perquisitions et arrestations sont effectuées dans le cadre d’une enquête sur cette action. 4 personnes sont alors placées en détention préventive, une autre mise sous contrôle judiciaire »
Communiqué du collectif suite à la libération d’un des inculpés
vendredi, janvier 27th, 2012Une libération c’est bien ! Maintenant on attend les autres.
Après deux mois de détention une des quatre personnes écrouées dans l’affaire de Labège a été libérée vendredi. Cette libération, inattendue, prouve encore la vacuité des charges qui pèsent sur les personnes mise en cause dans cette affaire.
« Affaire » qui consiste en une action de protestation ayant visé la direction départementale de la protection judiciaire de la jeunesse à Labège, cette institution qui sert de justification éducative à l’enfermement des mineurs dès l’âge de 13 ans. Depuis l’ouverture de 7 de ces établissements en 2007, suicides, mutineries, automutilations n’ont cessé de rappeler qu’il s’agit avant tout d’une prison avec son cortège de vexations. En mai 2011 l’établissement pénitentiaire pour mineur de Lavaur avait été agité par une émeute promptement matée par une équipe régionale d’intervention et de sécurité.
Le 15 novembre 2011, armes au poing et cagoulés, une centaine de pandores avaient fait irruption dans 7 domiciles à Toulouse et ce de manière simultanée. C’était l’aboutissement de mois d’enquête où tous les moyens techniques avaient été mis en œuvre pour identifier les coupables. Très vite il devient évident que le dossier est plus que vide, l’essentiel tenant à une présomption de culpabilité. Les mis en cause sont contre l’enfermement des mineurs, voire même ils et elles chercheraient à faire en sorte que ce monde change de bases.
La machine répressive est bien rôdée, elle fonctionne au quotidien sur diverses cibles qui toutes ont en commun d’appartenir au prolétariat. La surpopulation carcérale, que la construction régulière de nouvelles places ne résout (et ne résoudra) jamais, et les récents meurtres policiers sont là pour le démontrer. Cette incarcération est un épisode de plus dans cette logique. La dégradation programmée des conditions sociales d’exploitation de notre force de travail ne va pas arranger nos affaires.
La solidarité qui s’est déployée depuis deux mois tant financière que politique, a permis dans un premier temps que la détention soit plus vivable et nous rend plus fortEs. Elle n’est sans doute pas pour rien dans cette première libération et elle doit perdurer jusqu’à la libération des trois autres et l’arrêt total des poursuites. Des procès sont à venir, en mai pour refus d’ADN et à une date indéterminé sur le fond. Ce sont 6 personnes qui se trouvent mise en cause dans le cadre d’une instruction, qui n’étant toujours pas close, pourrait impliquer d’autres personnes.
La machine répressive n’est pas une fatalité, nous pouvons l’enrayer aussi souvent qu’elle nous attaque.
Leurs matraques ne nous ont toujours pas fait taire…
Ni marcher d’un seul pas et ce n’est pas prêt d’arriver, con.
Deux lettres des inculpé-es
lundi, janvier 23rd, 2012ILS AURONT BEAU NOUS METTRE EN CAGE…
… ils ne feront que remettre de la poudre sur le feu de nos rages !
Liberté pour tou-te-s les prisonnier-e-s !
Solidarité avec les inculpé-e-s de Nantes et de paris !
Maison d’arrêt des femmes. Seysses.
Le vendredi 9 décembre 2011.
Je souhaite tout d’abord exprimer ma plus entière solidarité aux copains et copines récemment inculpé-e-s à Nantes suite à une action de recouvrement de couleurs des locaux de ces charognards de VINCI. Et exprimer ma solidarité à celles et ceux qui étaient jusqu’ alors sous contrôle judiciaire en Ile de France et récemment inculpé-e-s suite à l’instruction du juge Brunaud, avec, parmi les accusations, celles de « participation à un groupement formé en vue de la réalisation d’actes terroristes » et « détention et transport d’explosifs ».
L’étau se serre un peu plus, les chaînes sont alourdies, la chasse aux méchant-e-s membres de la mouvance anarcho pouet pouet est à nouveau ouverte , ses rouleaux compresseurs font craquer nos vertèbres en roulant sur nos dos pour nous obliger à courber l’échine.
Depuis la prison pour femmes de Seysses, je voudrais vous envoyer toute ma solidarité. Une fois de plus ils profitent d’avoir des gens sous la main pour les charger encore et encore. J’imagine que suite à cela, ils vont remettre en question votre liberté sous contrôle judiciaire et tenter de vous incarcérer à nouveau.
Ces coups de filet répressifs dans toute la (f)rance tombent dans un contexte où réformes de la garde à vue, durcissement des mesures concernant les mineur- e-s et intégration des genti-lle-s citoyen-ne-s dans les salles d’audience correctionnelles, se disputent pour redorer l’image de la justice et de son bras armé la police. Une justice à notre image donc ? Où les condamnations seront rendues par nos pairs ? Une justice qui fera donc appel à des personnes n’ayant pas eu de notions de droit et peu d’expériences des tenants et aboutissants d’une cour de justice se mettront à juger la pègre, quand les plus grands magistrats s’occuperont des délits d’initiés et autres détournements de fonds. Une justice à notre image. Demander plus de professionnels ou de formation pour les jurés et les citoyen-ne-s assesseur-e-s n’a pour moi pas plus d’intérêt que de demander à l’oppresseur de me desserrer un tout petit peu mes menottes ou de changer la couleur de la peinture de ma cellule. Si la justice était telle que nous la voulons….
Malheureusement c’est pas pour tout de suite. Ici, c’est plutôt l’inverse qui se dessine. Il est prévu pour janvier de remplacer les barreaux existants par des grilles. Finie la lumière du soleil qui arrive un peu à rentrer dans la cellule, finie la vue sur la cour de promenade, finie la dépanne entre meufs grâce au yoyo.
Approfondir un peu plus l’isolement sensoriel de la taule. Après le goût grâce aux fameux plats sans saveur de la SIGES/SODEXO , après la transformation du silence en bruit de fond de la soufflerie et de voix qui résonnent dans toute la taule, ces cellules où tu entends sans distinguer ce qui se passe dans les couloirs mais où de dehors personne ne t’entend, après l’odeur aseptisée de la taule où t’arrives juste à distinguer ce qui est de la javel et ce qui n’en est pas, après la disparition de tout contat tactile avec les gens qui t’entourent, sauf pour te passer les menottes, après la transformation de l’appréciation du temps, qui maintenant vient se caler sur le cliquetis des clés des matonnes. La vue se retrouvera non plus stoppée aux murs d’enceinte et morcelée par les barreaux et grillages mais sera limitée à des pixels de 5cm de côté. Comme à la prison de St Paul à Lyon, ou comme au SMPR [Service Médico-Psychologique Régional] de cette même maison d’arrêt de Seysses. Le prétexte serait que les détenues balancent tous leurs déchets par la fenêtre. Sous le vernis hygiéniste teinté d’écologisme à deux balles se cache la volonté de couper les petits actes de dépanne entre détenues ; possibles grâce au yoyo. T’as pas de clopes, pas de sel, bein tu attendras la promenade pour te faire dépanner. Modernisation des conditions de détention, qu’ils disent, accentuation de l’isolement de la misère, plutôt.
La prison, ce pilier de ce monde, qui fait que tout le reste tourne.
Sans taules, comment nous obliger à accepter notre condition de travailleur-euse asservi-e au patron , docile et exploité-e afin d’engraisser de juteux bénéfices ?
Sans taules, comment nous empêcher de contester la mise en place de leurs lois racistes, classistes, sexistes ?
Sans taules, comment nous obliger à payer tout ce dont on a besoin quand on pourrait simplement le prendre ?
Sans taules, comment nous obliger à se faire voler par les banques ?
Sans taules, comment nous conditionner à être de bon-ne-s citoyen-ne-s ?
Sans taules, comment nous monter les un-e-s contre les autres ?
Sans taules, comment nous isoler dans la peur et l’asservissement ?
Ils n’ont néanmoins pas encore tout à fait réussi à enfermer nos rages, nos haines et nos envies de liberté. Des tentatives funestes cependant, grâce aux gavages de cachetons pour celles et ceux qui sont hors de leurs normes de la perception et du comportement. Mais pour tou-te-s celles et ceux que la psychiatrie n’a pas encore ecrasé-e-s, la haine, la rage et l’amour de la liberté ne pourront jamais être enfermés et conditionnés.
C’est de la nitroglycérine en attente…
Pour tous ceux et toutes celles assassiné-e-s par l’appareil judiciaire et la psychiatrie, une pensée pour vous…
Pour tous-toutes les enfermé-e-s dedans, courage et toute ma solidarité.
Pour tous-toutes les enfermé-e-s dehors, solidarité car le monde n’est pas plus beau, et merci d’être là.
Une enragée encagée depuis le 15 novembre 2011
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EN TAULE POUR DES TAGS ET DU LISIER ?
La répression des mouvements « subversifs » comme moment d’une totalité
Maison d’arrêt des hommes, Seysses
le 19 janvier 2011
Ce texte n’a aucune prétention particulière, si ce n’est proposer un retour sur l’affaire du 15 novembre et une rapide analyse d’un moment de la totalité, d’un moment de la lutte de classe au sein du mode de production capitaliste, dans le contexte historique à la lisière d’une crise de la valeur jamais apparue auparavant. Le titre peut paraître trompeur mais il n’est en aucun cas question, dans ce texte d’indignation face à une quelconque démesure judiciaire mais plutôt d’une réflexion par démonstration autour de l’utilissation de la symbolique et de diverses formes idéologiques dont la bourgeoisie se munit afin d’assurer la reproduction des rapports sociaux capitalistes. La Justice en est un exemple.
Le 5 juillet 2011, un groupe d’individus s’invitait dans les locaux de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) dans le but, selon le tract, d’orner les murs, très certainement ternes et austères de ce bâtiment administratif, de quelques lettres de noblesse, colorées qui plus est, et d’y ajouter un peu de lisier, pour donner du corps à l’ouvrage.
Cette performance artistique, la PJJ, en tant qu’entité symbolique représentant la Justice des mineurs, l’avait héritée des diverses prises de positions des éducateurs intervenants à l’Établissement Penitentiaire de Lavaur, qui avaient reclamé plus de moyens pour leur sécurité et la revalorisation de leur statut, à la suite d’une mutinerie ayant fait la Une des journaux, remettant encore une fois l’incarcération, et la justice des mineurs, sur le devant de la scène des opinions légères.
Faut-il s’étonner que la branche judiciaire jeunesse — que « tout le monde » s’entend à qualifier d’indulgente, de « sociale » et de juste, contestée et mise à nue par des détenus très certainement lucides quant à la place de chacun dans le système carcéral — adopte une position de repli et revendique sa légitimité (et la nécessité de la renforcer dans le cadre du conflit) au sein de l’incarcération des mineurs, au risque de perdre quelques couches de guenilles idéologiques construites autour des concepts d’État de raison et de Justice humaine ?
La symbolique est amovible. Elle est un mécanisme stratégique destiné à cristalliser des ambiances, des méthodes d’appréhension en corrélation avec l’air du temps. Celle-ci est une force de coercition, tout du moins le manteau qu’arbore cette force, dans le cadre de le reproduction des rapports sociaux capitalistes. Faire tomber le manteau et montrer les dents c’est simplement une autre façon de faire… Les divers organes étatiques, agents de cette reproduction, en ont l’habitude.
À la suite de l’action du 5 juillet, le procureur de la République de Toulouse promit vengeance face à cette attaque, qualifiée « d’extrêmement grave, bien qu’ayant fait très peu de dégâts ». La symbolique répond à la symbolique et devient elle-même la force motrice de l’engrenage judiciaire. L’enjeu idéoligique supplante les faits, ou plutôt devient le fait.
Le 15 novembre 2011, de bon matin, à l’heure où les équipes de jour relaient les équipes nocturnes, une centaine de gendarmes, dont les unités de choc de PSI (Peloton Surveillance Intervention), investit trois maisons, cagoulés, armés, casqués, berger-allemandés, sous les directives de la Section Recherches Midi-Pyrénées de la gendarmerie nationale.
S’en suit l’arrestation d’une dizaine de personnes, dans un coup de fliet qui a déjà un petit goût de bancal dans la bouche des gros costauds, qui, j’en suis sûr, s’attendaient à un peu plus d’action en pénétrant dans le repère de « l’ultra-gauche » toulousaine. Une perquisition destinée à la mise en lumière d’éléments à charge, comme des bouquins, des affiches ou encore des produits d’entretien…
Une quantité considérable de documents est donc saisie, accompagnée d’ordinateurs, de téléphones, disques durs, envoyés à la Tech’, ces fameux Experts, à l’accent toulousain. Ça casse un peu le mythe…
La garde à vue porte essentiellement sur les liens que les personnes étiquettées « ultra-gauche », entretiennent entre elles, le fond de nos pensées, nos « méthodes d’action » et j’aurai droit à la scène « Nous ne sommes plus en interrogatoire, je veux qu’on puisse débattre librement », jouée tout de même six fois par six OPJ différents. Un certain décalage entre l’exposition des faits et la prise ADN de force m’interpelle alors.
Déférés au parquet, cinq d’entre nous sont mis en examen dont quatre placés en détention provisoire.
La question ne se pose pas dans les termes judiciaires du coupable et de l’innocent. Nous sommes retenus ici sur la base de nos positionnements politiques et des dossiers RG, bien garnis — que l’on ferme certainement à l’aide de sangles de bâche pour 33 tonnes dans les locaux spécifiquement affectés à cette tâche — que ces positionnements ont générés. Il n’y a rien de prétentieux dans cette affirmation, seulement le strict détail des diverses constructions judiciaires autour de ces mouvements insaisissables que sont « l’anarcho-autonome », « l’ultra-gauche » ou tout autre délire tape-à-l’œil si cher à la DCRI.
Dans l’argumentation en faveur de notre maintien en détention, notre appartenance supposée à « la mouvance ultra-gauche […], mouvance politique déniant les autorités judiciaires ou de police » semble se satisfaire à elle-même, épaulée par l’existence toujours virtuelle de complices de « l’opération commando ». Il faut prendre cette appellation aussi sérieusement que lorsqu’une grève est surnommée de « prise d’otage »…
Cette appartenance représentant « un fort risque de réitération » selon les autorités judiciaires, devons-nous comprendre une détention provisoire à perpétuité ou jusqu’à un éventuel repentir? Nous ne sommes pas la parodie minimale de la fin des années de plomb, l’étape de sa farce historique bien évidemment ; mais l’épisode justifiant sans complexe notre incarcération par notre appartenance à cette mouvance, aussi mystérieuse que terrifiante, obligeait un léger clin d’oeil. Et le tout reste une farce dont nous rions bien jaune.
Mais l’affaire du 15 novembre est à inscrire dans un contexte général.
La répression des mouvements « subversifs », construite de manière exogène par les forces de police, trouve sa légitimité sur le terrain de la symbolique des Grandes Idées, mais son intensité dépend du même cadre qu’avec n’importe quel autre type de répression sociale : le cadre des tensions sociales au sein du mode de production capitaliste. Il suffit de jeter un œil aux peines d’emprisonnement particulièrement lourdes qui tombent à la pelle autour des cambriolages, des trafics, et des braquages pour réaliser ce que veut dire actuellement le terme de guerre sociale. Comme certains disent ici, « ça charcle sévère au TGI de Toulouse ». Mais il faut comprendre pourquoi « ça charcle ».
La justice est un organe de la reproduction sociale, et la prison comme moment de sanction-gestion d’une partie de la population qui était déjà, au préalable, excédentaire, en est une particularité, sa dimension la plus hostile.
La crise que nous vivons actuellement est une crise particulièrement grave du mode de production capitaliste et comme toute crise, une crise spécifique au mode d’accumulation. Elle met en jeu l’ensemble du rapport social capitaliste sur la base du rapport salarial qu’entretiennent le Prolétariat et le Capital. Rapport salarial qui émane de la restructuration (financiarisation/mondialisation) des années 70/80 et qui est entré en crise, logiquement.
Avec la crise du régime fordiste d’accumulation et la restructuration qui suivit, c’est toutes les séparations, les garanties sociales, les protections diverses et variées, que l’État-Providence (comme agent de la reproduction de la force de travail) conférait à la classe ouvrière, qui ont été désignées comme entrave à la valorisation du Capital (à sa reproduction donc) et traitées comme telle. C’est la fin de l’accumulation capitaliste sur des aires nationales où la reproduction du prolétariat était liée à la productivité. Le prolétariat était confirmé comme pôle nécessaire du capital et la lutte de classe se structurait autour de cette confirmation dans ce qu’on appelait « le mouvement ouvrier », où l’enjeu révolutionnaire était l’affirmation du prolétariat en tant que libération du travail, de la force productive.
Avec la restructuration, c’est toute cette confirmation qui est balayée, la fin de l’identité ouvrière, la fin de cette stabilité sur laquelle les mouvements sociaux s’appuyaient pour revendiquer, l’existence sociale du prolétariat et sa nécessité étant incontestables. Dans ce capitalisme restructuré, la reproduction de la force de travail par le biais du nouveau rapport salarial a connu une double déconnexion, d’abord au niveau de la valorisation du Capital, ensuite au niveau de la consommation ouvrière (où la centralité du salaire n’est plus de mise).
Avec ce qu’on appelle la mondialisation, il n’y a plus de rapport entre la reproduction de la force de travail (segmentée en zones à modalités différentes) et la valorisation du Capital (qui elle est unifiée mondialement).
Nous pouvons repérer trois zones à modalités de reproduction différentes. Une première, que nous pouvons appeler hyper-centre capitaliste, se caractérise par des salaires conséquents où les vestiges du fordisme se représentent par la privatisation des garanties sociales, mais où la pression du « nouveau compromis » (la concurrence mondiale de la force de travail) affecte de plus en plus de fractions de la force de travail de cette zone.
Ce « nouveau compromis », c’est une donnée structurelle qui veut que « le prix de référence des marchandises, y compris la force de travail, [soit] le minimum mondial ».
Une zone secondaire, où nous retrouvons les activités de logistique, de diffusion commerciale et de sous-traitance. Les salaires sont bas et tendent encore à baisser par la pression interne de la force de travail disponible inemployée. Il n’y a pas ou peu de garanties sociales, le rapport salarial trouve sa définition dans la précarité structurelle.
La troisième zone, véritable poubelle sociale, joue le role de réceptacle pour un prolétariat excédentaire, qui n’est pas nécessaire à la valorisation du Capital et où les moyens de survie se bricolent entre aide sociale, économie informelle, débrouille.
Une population familièrement avisée de que ce qu’est la répression et la prison.
Ce zonage se dessine à plusieurs échelles, « du monde au quartier ».
Il y a donc bien rupture du lien qui reliait, territorialement, auparavant, la valorisation du Capital (sa reproduction) et la reproduction de la force de travail, du prolétariat. La seconde déconnexion se situe entre la valeur de la reproduction de la force de travail et la consommation effective du prolétariat.
Quand le salaire n’est plus cette instance régulatrice de la reproduction de la force de travail, en gros que la vie est de plus en plus chère, il faut trouver une solution. Cette solution a été le crédit, mis en avant par la financiarisation de l’économie. Avec la baisse des salaires, le prolétariat s’est vu contraint d’assurer sa reproduction immédiatement par le biais de crédits, donc à l’endettement. Il y a déconnexion entre salaire et consommation ouvrière. La crise de 2008, des subprimes, dans laquelle nous sommes aujourd’hui, a été déclenchée suite à un nombre considérable d’impayés chez les ménages pauvres. Cette crise financière est une crise de la reproduction du capital et l’expression de la limite de ce mode d’accumulation. Ce qui faisait la dynamique de la valorisation, « la baisse des salaires », devient, poussée à terme, le blocage de la reproduction du Capital (parce que blocage de la reproduction d’un de ses pôles, le prolétariat). La Capital cherche toujours à accroître sa plus-value, son profit, et c’est en réduisant les coûts de la force de travail qu’il y parvient. Plus de surtravail (travail « gratuit ») et moins de travail nécessaire (rémunération de la force de travail). Voilà l’illustration du Capital comme contradiction en procès et l’exploitation comme enjeu-cible de la lutte des classes. Seulement, avec les modifications structurelles précisées plus haut, ce nouveau cycle de la lutte des classes a formalisé une limite bien particulière : l’appartenance de classe comme limite même de la lutte des classes, la prolétariat n’est rien sans le Capital.
Avec la précarité comme définition du rapport salarial, l’instabilité structurelle du prolétariat ne permet plus aux prolétaires en lutte de revendiquer, à partir de leur situation sociale, la légitimité de leur existence. C’est la non-confirmation du prolétariat qui structure actuellement la lutte des classes. Le prolétariat est désormais posé comme nécessaire mais toujours de trop. Revendiquer de meilleurs conditions de vie, dans la configuration actuelle de la concurrence mondiale, s’apparente à un coup d’épée dans l’eau. Et face à cette limite, de nombreuses fractions de prolétaires en lutte ont produit une déduction pratique : l’appartenance de classe comme contrainte extérieure donc sa remise en question. Et c’est sous cette forme que s’amorce le contenu et la probabilité révolutionnaire de l’époque : l’abolition du Capital dans son intégralité, dans la lutte des prolétaires qui ne veulent simplement plus l’être.
L’essentiel de ces moments de lutte a révélé que la contradiction qui opposait le prolétariat au Capital se nouait au niveau de leur reproduction respective (bien que l’un n’aille pas sans l’autre). Que ce soit la révolte des banlieues en 2005, les diverses luttes suicidaires (ne réclamant que des indemnités) autour des sites de production destinés à être démantelés durant tout la décennie, les émeutes en Grèce, à Londres, ou encore les conflits en Guadeloupe ou à Mayotte, ces luttes ont produit l’appartenance de classe comme contrainte extériorisée dans l’objectivité du Capital. On ne peut rien faire en tant que prolétaire mais tout part de là. Il est impossible de faire un détail exhaustif des diverses productions d’écarts (la remise en cause de l’appartenance de classe) dans les luttes actuelles tellement ces phénomènes sont présents de manière constante à l’intérieur de celles-ci.
Et les temps ne vont pas en s’arrangeant. Avec la crise, nos conditions de vie vont nécessairement en s’aggravant, par le biais de l’accroissement de la dévalorisation de la force de travail et de la surnumérisation de fractions du prolétariat. Pour beaucoup d’entre nous déjà, la reproduction du rapport salarial capitaliste est vue comme simple coercition et par-delà rend caduc parce qu’hostile. Cette citation donne le ton de l’antagonisme social actuel : « Partout la disciplinarisation de la force de travail face à un prolétaire redevenu, en tant que prolétaire, un pauvre, est le contenu de l’ordre du jour capitaliste » (Le moment actuel, SIC, n°1, 2011). Cette disciplinarisation, c’est la police, la justice et la prison.
Les formes idéologiques qu’adopte le Capital pour réprimander les mauvais joueurs (toujours perdants dans le jeu de l’exploitation) dépendent des conditions économiques de la reproduction du capital. Elles ne sont pas là par hasard ou fantaisie. Leur rigueur est rigueur économique et la police est la matérialisation la plus concrète de l’austérité.
Dans la situation présente, la violence sociale est amenée à se renforcer, les émeutes à se multiplier, les résistances face à la dégradation des conditions de vie à se généraliser mais la seule question qui reste en suspens est bien celle de la naissance ou non, d’un mouvement révolutionnaire portant en lui, de par les conditions de son apparition, l’abolition du mode de production capitaliste. Pour la suite, il n’y a qu’expectative…
C’est une probalité d’époque, nécessaire face aux limites actuelles de la lutte des classes. La guerre sociale s’intensifiant, les temps s’annoncent sportifs. Et ça, les capitalistes et leurs défenseurs le savent bien. Il n’y a pas d’alternative, pas de programme commun, uniquement un simple « réflexe ».
Prolétaires de tous pays, Niquez tout !
Solidarité avec les engêolés de la guerre sociale. Bises aux camarades.
[Lille] Soirées (passées) en soutien
lundi, janvier 23rd, 2012[Die (Vercors) & Bruxelles] Solidarité avec les inculpéEs de Labège
lundi, janvier 23rd, 2012Liberté pour les inculpés de Toulouse [Le Monde Libertaire]
jeudi, janvier 19th, 2012Depuis huit semaines, quatre jeunes sont en détention préventive à la prison de Seysses ,près de Toulouse. Ils et elles sont soupçonné-e-s d’avoir participé, en juillet 2011, à une action de solidarité avec les mineurs enfermés, menée dans les locaux de la direction interrégionale sud de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Le soutien s’organise.
Les EPM (établissements pénitentiaires pour mineurs) sont de véritables prisons pour enfants, enfermant des jeunes de 13 à 18 ans, souvent issus des classes les plus défavorisées. Créés par la loi « Perben I », ils sont dénoncés par de nombreuses organisations politiques et syndicales (FSU, LDH, Syndicat de la magistrature, PCF…). Il y a en effet de quoi s’interroger sur les 700 euros par jour dépensés pour chacun des 360 détenus mineurs enfermés dans les EPM, sur les 800 mineurs détenus… quand on compare cela par exemple, avec l’hémorragie des budgets consacrés à l’éducation nationale. Ces EPM imposent une gestion schizophrène des mineurs « délinquants », en associant des éducateurs, sensés développer l’autonomie et l’apprentissage, et des matons – dont la fonction est éminemment coercitive. Les organisations syndicales travaillant dans ces EPM en dénoncent régulièrement la gabegie (la FSU, mais aussi la CGT-PJJ qui parle de « cocottes-minute »). Même un rapport du Sénat se montre accablant. Résultat de cette politique consternante : suicides de mineurs à l’EPM de Meyzieux en 2008, et à l’EPM d’Orvaux en 2010 ; mutineries à Meyzieux en 2007, à Lavaur en 2007 et en 2011 ; tentatives d’évasion…
Face à ce constat déplorable, la PJJ surenchérit dans la provocation et la répression les plus abjectes, en qualifiant d’ « irrécupérables » des jeunes détenus, en réclamant « plus de sécurité » ainsi qu’un « profilage des détenus ».
Quant au Parlement, il s’apprêtait l’été dernier à refondre l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, avec la création d’un tribunal correctionnel pour récidivistes de plus de 16 ans !
C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’action du 5 juillet dernier. Des personnes solidaires des détenus mineurs s’introduisent dans des locaux de la PJJ de Labège, elles répandent un liquide puant (de la merde semble-t-il) sur des bureaux et ordinateurs, font quelques tags et laissent des tracts non signés, solidaires contre la répression croissante qui s’exerce sur les mineurs et dénonçant les EPM. «Pas de violence physique » et « peu de dégâts », dixit le procureur de Toulouse Michel Valet lui-même (Dépêche du Midi, 6 juillet 2011), à peine un accrochage : quand un membre de la PJJ a arraché le sac à dos de l’une des personnes, il s’est pris un petit jet de lacrymo… qui n’a d’ailleurs donné lieu à aucune ITT (interruption temporaire de travail) ni à aucune plainte. Cette « affaire » n’était donc tout au plus qu’une modeste mais claire action de solidarité avec les mineurs frappés par la répression étatique. Qu’est-ce donc, face à la gravité de la situation des jeunes enfermés en EPM ?
Pourtant, plus de quatre mois après les faits, c’est une véritable opération commando qui est lancée par l’état : des forces de l’ordre surarmées déboulent dans
sept lieux d’habitation de Toulouse – dont des squats d’habitation. Quinze personnes sont interpellées, dont une famille de sans-papiers. Six sont placées en garde à vue. Quatre sont ensuite placées en détention préventive, une reste inculpée et sous contrôle judiciaire, une dernière est libérée mais comme « témoin assisté ». Leur procès est prévu en mai 2012. Les trois chefs d’inculpation sont très lourds, disproportionnés par rapport aux faits reprochés : « violence commise en réunion sans incapacité », « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion », et bien sûr la fameuse « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens », l’arme estrosique absolue contre les militant-e-s, décidément ressortie à tous les procès. L’ADN des inculpés, alors qu’ils et elles avaient refusé leur prélèvement, a été pris sur leurs gobelets et couverts pendant la garde à vue. Rappelons que le prélèvement d’ADN (dont sont expressément exemptés les délinquants financiers) est devenu quasi systématique hors de la garde à vue. Que son refus est considéré comme un délit par l’état, pouvant donner lieu, même en cas de relaxe pour l’affaire corollaire, à d’ubuesques convocations ultérieures, voire des condamnations – le « délit » est toujours passible d’un an de prison et 15 000 euros d’amende.
Les inculpés de Toulouse nient toute participation à l’action du 5 juillet. Pour autant, ils et elles revendiquent et assument leurs convictions politiques et leur
engagement militant. Certains sont des militants depuis le lycée, qui se sont mobilisés lors du CPE. Les inculpé-e-s ne font partie d’aucune organisation.
Pourtant, la justice et la presse ont ressorti leur épouvantail, en prétendant qu’ils et elles appartiendraient à « l’ultra-gauche ». Cet étiquetage, de même que
celui d’ « anarcho-autonome » (qu’on se souvienne de « l’affaire » de Tarnac ou celle de Vincennes), cache mal la volonté manifeste du pouvoir d’instaurer un
véritable délit d’opinion, tout en coupant court à la critique nécessaire de leurs institutions.
Quatre d’entre eux-elles sont donc en détention provisoire, une détention qui s’éternise depuis huit semaines à la maison d’arrêt de Seysses. Sans aucune date
annoncée de remise en liberté… Le juge attendrait le résultats des tests ADN – sans doute déjà à sa disposition. Si ces résultat ne correspondent pas, peut-être espère-t-il que les inculpés coopèrent pour donner des infos sur le milieu militant ? Que les flics puissent ficher d’autres militants exprimant leur soutien par des actions de solidarité avec les inculpés ? La détention provisoire bafoue la présomption d’innocence, puisqu’elle applique de fait une peine de détention avant tout jugement, sans compter qu’elle peut être prolongée au bon vouloir du juge. Ce qui prive les détenus de toute possibilité de relaxe, puisque pour se couvrir, le tribunal condamne toujours les détenus à une peine de rétention… qui couvre au moins le temps déjà passé derrière les barreaux (faute de quoi le tribunal pourrait être attaqué pour détention arbritraire). La CEDH (Cour européenne des droits de l’Homme) a critiqué la France à ce sujet : il y a de quoi. La moitié de la population carcérale en France correspond à des prévenu-e-s dans l’attente d’un procès qui peut en certains cas avoir lieu deux ou trois ans plus tard. Là aussi, l’affaire de Labège rappelle celle de Tarnac (avec plus de six mois de détention préventive pour Julien Coupat), ou celle de Vincennes (entre sept et treize mois pour six Parisiens demeurant depuis sous contrôle judiciaire). Les motifs qu’invoque le tribunal pour rejeter les demandes de libération émises par des inculpé-e-s de Toulouse frisent le grotesque : il s’agit d’ « empêcher une concertation frauduleuse avec des complices »… alors que les inculpées sont dans la même cellule et que les inculpés se sont côtoyés en promenade les premiers jours. D’« empêcher une pression sur des témoins ou des victimes »… alors même qu’il n’y a aucune victime, et qu’aucun témoin n’a pu identifier personne. De « prévenir le renouvellement de l’infraction »… alors que les inculpés ne seraient pas des « récidivistes » mais des « primo-délinquants », s’ils et elles se retrouvaient finalement jugés coupables. Le tribunal a aussi refusé une demande de remise en liberté s’appuyant sur une promesse d’embauche pour six mois à partir de début janvier, jugeant celle-ci non crédible ; pourtant ce détenu a un casier judiciaire vierge, paye un loyer pour son logements et a des revenus. L’appel de l’autre détenu (rejeté) s’est même tenu récemment… sans le concerné.
Lorsque leur pouvoir s’est trouvé contesté, les états ont toujours eu recours à la stigmatisation et à l’agression contre une partie de la population : aujourd’hui les sans-papiers et plus généralement les étrangers, les Roms, les jeunes des quartiers, les jeunes politisés, les militants (Conti, etc.), les anarchistes, etc. Ce qui leur permet de semer la peur en espérant détourner le mécontentement populaire contre des boucs émissaires, si possible choisis de façon à briser les mouvements sociaux. Face à cette volonté de marginalisation et d’atomisation sociale, il y a une réponse claire et déterminée à apporter : la solidarité concrète avec toutes les personnes confrontées à la répression pour avoir contesté l’organisation (anti) sociale actuelle.
De nombreuses actions de solidarité avec les inculpés de Toulouse ont eu lieu et se poursuivent dans plusieurs villes de France, emmenées par des organisations et collectifs divers : banderoles, tractages, rassemblements, concerts et soirées débats (comme le 14 janvier aux Pavillons sauvages, à Toulouse)… Le soutien matériel continue, notamment grâce à la solidarité du CAJ Toulouse , pour fournir aux détenus du fric pour cantiner, des bouquins, des vêtements et du courrier, malgré l’obstruction de l’administration pénitentiaire. Les affaires ont mis plusieurs semaines à arriver aux détenus, dont un n’a pas pu recevoir ses cours, pourtant envoyés à deux reprises par son université, que récemment – quelques jours à peine avant ses partiels – ce qui compromet l’obtention de ses examens et de son année universitaire.
Ici sur Poitiers, le comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux (« antirep 86 ») a réagi très vite, en organisant notamment un rassemblement de soutien et en produisant deux communiqués. Personnellement, je connais un peu deux des détenu-e-s et je pense tous les jours à eux avec le mal au bide. J’ai partagé leur lutte à Poitiers lors de mouvements dans l’éducation. Ils m’ont soutenu lorsque j’étais en grève. Ils dorment aujourd’hui en taule. Mais je sais aussi qu’ils tiennent bon, et qu’ils se savent soutenus. La solidarité est notre seule arme. Elle ira jusqu’au bout, avec toutes les personnes qui se sentent concernées et révoltées.
John Rackham, groupe Pavillon noir de la Fédération anarchiste
[ANNULE] Samedi 4 février à Lyon
mercredi, janvier 18th, 2012« C’est avec grand regret qu’on se voit obligés d’annuler le concert de ce samedi 4 au Rock’n’Roll Vengeance.
Le cocktail du réseau électrique incertain au squat et des prévisions de température à -10 -15 degrés (celsius) commençait sérieusement à nous inquiéter, et on avait peur que la soirée ressemble plus à un cauchemar qu’à un chouette moment pour soutenir les copains, alors on préfère reporter ça à une autre fois, dans pas trop longtemps (courant février-mars) plutôt que s’obstiner à faire ça dans des conditions trop précaires. Nos excuses à tous ceux qui avaient prévu de venir, on vous tiendra au courant pour la suite, et on essaye de prévoir un truc plus à la cool comme un repas de soutien dans les semaines à venir. à bientôt. »
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Au Rock’n’Roll Vengeance,
à 20h,
concert de soutien aux incarcéré-es de Toulouse…
à prx libre
Solidarité avec les incarcéré-e-s de Toulouse,
accusé-e-s d’avoir semé la pagaille dans les locaux de la PJJ
La Protection Judiciaire de la Jeunesse (ou PJJ) est l’organe administratif chargé en France, entre autres, d’ « accompagner » la répression des mineurs aux côtés de l’administration pénitentiaire dans les établissements carcéraux réservés à ces derniers. A côté des quelques rares jeunes qui ont parfois pu être « protégés » d’un environnement très dur, l’immense majorité des mineurs qui ont affaire à elle sont brisés par cette institution judiciaire. Au lieu d’être « aidés » d’une quelconque façon, ils finissent emprisonnés dans des EPE, des CEF, des EPM (les prisons pour mineurs), etc… d’où partent régulièrement des révoltes individuelles ou collectives, très durement réprimées c’est se qui s’est passé en mai 2011 : une mutinerie a éclaté à l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Laveur et était violement réprimé au bout de 3 jours. Cela se traduit aussi sous la forme de suicides par celles et ceux qui ne supportent plus d’être broyés par ces prisons pour jeunes. Voilà une réalité dont la PJJ est un rouage.
S’opposer à cette institution est donc plus que nécessaire. C’est, parmi d’autres cas, ce qu’ont choisi de faire quelques personnes au mois de juillet dernier. Dans les locaux de la PJJ de Labège, en solidarité avec la révolte des prisonniers mineurs de Lavaur, du matériel a été cassé et des tags écrits sur les murs. Un salarié qui a voulu s’interposer a reçu du gaz lacrymogène, sans être blessé.
Cette action, n’est rien comparée à l’activité quotidienne de destruction de la PJJ. Mais cela a été prétexte à une répression disproportionnée qui a eu lieu mi-novembre à Toulouse : une dizaine de personnes ont été arrêtées après qu’une centaine de gendarmes aient perquisitionné pas moins de sept habitations, de nombreuses affaires ont été confisquées, et quatre personnes sont aujourd’hui en détention provisoire. Pour quelques tags et un peu d’excréments répandus sur des ordinateurs, les chefs d’inculpation sont très lourds : « Participation à un groupement en vue de la préparation de violences aux personnes ou de destruction de biens. Violences en réunion. Dégradations en réunion ».
Peu nous importe qui a dégradé les locaux de la PJJ. De toute façon, les membres de cette institution, qui ont brisé tant de jeunes, méritent cent fois d’être pris à parti et de rendre des comptes.
Mais nous refusons cette répression : Nous exigeons la libération des incarcéré-e-s et l’arrêt de toutes les poursuites !
Détruisons toutes les prisons !
Il s’agira donc, ce soir, de récolter le plus d’argent possible pour le faire parvenir aux amis et aux familles des copains incarcérés (Entre les frais d’avocats, de cantine pour améliorer l’ordinaire en tôle, le coût des déplacements pour les familles, ça coûte un paquet de tunes de se retrouver au placard…), et de se retrouver, discuter, se tenir, pour ne pas se laisser enfermer dehors.
PIZZA OD (punk, Lyon)
http://pizzaod.blogspot.com/
ALLIGATOR (pop reptilienne, Lyon/Athens)
http://we-are-alligator.bandcamp.com/
PLACARD (punk, Oullins/Chaponnost/Gerland/Chambéry)
& d »autres invités peut-être
Tu viens ou tu crains. (pour l’adresse, demande à tes potes ou à salutlesloulous chez riseup)
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