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Pour expliquer un peu l' »affaire de Labège » (Comité Poitevin)

jeudi, janvier 12th, 2012

Depuis maintenant près de deux mois, quatre jeunes hommes et femmes sont en détention « provisoire » à la maison d’arrêt de Seysses, sans qu’aucune date ait jamais été avancée concernant leur remise en liberté. Et on retrouve dans leur « affaire » un scénario désormais bien rodé pour la police et l’institution judiciaire : d’abord la criminalisation des personnes arrêtées, au moyen de l’étiquetage « ultra-gauche » ; puis une détention « provisoire » qui s’éternise ; enfin, un prélèvement d’ADN dont le refus est sanctionné pénalement…

Le 14 novembre dernier, une centaine de gendarmes mobiles ont opéré une impressionnante rafle à Toulouse dans sept lieux d’habitation (pour la plupart des squats) et interpellé une quinzaine de personnes (dont une famille de sans-papiers) ; ils ont ensuite mis six d’entre elles en garde à vue. Ces personnes ont toutes nié les faits qui leur sont reprochés ; elles ont juste reconnu un engagement militant (pour la plupart depuis le lycée avec le mouvement anti-CPE) et ont refusé le prélèvement d’ADN. Quatre sont donc présentement en détention, une autre jeune femme a été inculpée mais placée sous contrôle judiciaire, et un jeune homme a été libéré mais en tant que « témoin assisté ».

Les arrestations intervenues à Toulouse entrent dans le cadre de l’« affaire de Labège » : le 5 juillet 2011, une dizaine de personnes non identifiables ont pénétré dans les locaux de la direction interrégionale de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ, organisme qui dépend du ministère de la Justice) à Labège, dans la banlieue de Toulouse. Ce groupe a déversé des excréments sur des ordinateurs et des bureaux, tagué quelques slogans sur des murs, et laissé sur place des tracts non siglés dénonçant l’accentuation permanente de la politique sécuritaire à l’encontre des mineur-e-s avant de se volatiliser quelques minutes plus tard. L’action visait donc clairement la ligne répressive de l’Etat – dénoncée par une partie des éducateurs eux-mêmes, notamment en 2002 lors de la création des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM). En mai dernier, en effet, une révolte a éclaté à l’EPM de Lavaur, dans le Tarn. L’administration pénitentiaire et la PJJ y ont répondu par l’intervention des équipes régionales et de sécurité (ERS), des mesures d’isolement, des conseils disciplinaires et des transferts. La PJJ a alors déclaré qu’une partie des jeunes détenus étaient « irrécupérables », et elle a demandé « plus de sécurité, un profilage des détenus et une reconnaissance de la pénibilité [du] métier ». Au début de l’été, le Parlement s’apprêtait de plus à adopter une refonte de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, comprenant entre autres la création d’un tribunal correctionnel pour les récidivistes de plus de 16 ans en ce qui concerne des délits passibles d’au moins trois ans d’emprisonnement.

Toujours est-il que l’action de Labège s’est déroulée sans violence – hormis un bref lâcher de bombe lacrymogène en direction d’un membre de la PJJ quand celui-ci a arraché le sac à dos d’un membre du groupe (il n’a eu aucun arrêt de travail et n’a pas porté plainte). Le procureur de la République, qui s’est déplacé sur les lieux avec le préfet le lendemain, a de plus remarqué lui-même que l’action menée « n’a[vait] finalement fait que peu de dégâts ». D’où l’évidente disproportion de l’opération lancée quatre mois plus tard par des forces de l’ordre surarmées pour procéder à une vague de perquisitions et d’arrestations à Toulouse, sur la base du sac laissé sur place à Labège (si ce sac semble bien appartenir à un des prévenus, ce dernier affirme l’avoir perdu lors de son déménagement en juin dernier).

A la fin de leur garde à vue, les lourdes inculpations que le juge a prononcées à l’égard de cinq personnes ont été les suivantes : « – Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens ; – violence commise en réunion sans incapacité ; – dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion. » En dépit du fait que ces personnes n’appartiennent à aucune organisation et que l’action de Labège n’a pas été revendiquée, l’étiquette « ultra-gauche » qui a été collée sur leur dos et sur leur dossier, et que les médias ont reprise, a suffi à les criminaliser (l’ordonnance de placement en détention provisoire concernant un des prévenus affirme ainsi que celui-ci « reconnaît son appartenance à un mouvement d’extrême gauche, lequel est à l’origine des faits reprochés comme en attestent les tracts laissés sur place » ; or le terme d’« ultra-gauche » qui lui a été attribué pendant la garde à vue ne représente en rien une organisation). Et ce malgré l’absence de preuves jusqu’à ce jour, car l’instruction court toujours. De même que l’« appartenance à la mouvance anarcho-autonome » et d’autres qualificatifs de ce genre, l’étiquetage « ultra-gauche » sert ainsi depuis des années maintenant à créer un véritable délit d’opinion.

Par ailleurs, le refus opposé par les « inculpé-e-s de Labège » à un prélèvement d’ADN va leur valoir un procès, début mai, quoique cet ADN leur ait de toute façon été prélevé contre leur gré en garde à vue (sur les gobelets et couverts utilisés pour se restaurer durant ce laps de temps). Les avocats des inculpé-e-s se sont à une exception près abstenus de faire appel de la mise en détention, sur l’idée que le juge attend les résultats des tests pour décider de leur libération ou non ; mais on peut sérieusement en douter, après sept semaines de détention. Il est bien plus probable que ces résultats sont déjà connus, et qu’il s’agit plutôt pour le juge de laisser mariner toute cette jeunesse en prison, dans l’espoir de la faire craquer et avouer ou du moins « coopérer » (tout en observant qui se mobilise pour les soutenir, aussi et bien sûr, afin d’alimenter les fichiers et de trouver d’autres « coauteurs » de l’action incriminée), surtout si le résultat des tests n’a pas « démontré » la culpabilité des inculpé-e-s. Rappelons que le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) a la particularité d’être alimenté de force – le prélèvement est « juridiquement contraint » car, en garde à vue, l’officier de police judiciaire a l’obligation d’informer le prévenu qu’il peut refuser ce « prélèvement biologique », mais en ajoutant aussitôt que « ce refus constitue un délit », et pas des moindres, puisque le code pénal prévoit jusqu’à un an ferme et 15 000 euros d’amende. Une situation kafkaïenne, étant donné le nombre de gens qui, relaxés du délit pour lequel on leur demandait leur ADN, demeurent poursuivis pour le délit de refus de prélèvement ; c’est qui plus est un « délit continu » : tant que l’on persiste dans son refus, on peut être convoqué à tout moment pour une nouvelle demande de prélèvement. Cette situation fait que certains ont porté leur cas devant la Cour européenne des droits de l’homme (voir http://www.slate.fr/story/47639/adn-fichiers).

Par les détentions « provisoires » qui s’éternisent, l’institution judiciaire entre également, et une fois de plus là encore, en complète contradiction avec la « présomption d’innocence » censée former le socle de la justice française. Il n’est que de voir la population des prisons, composée pour moitié de prévenu-e-s dans l’attente d’un procès qui peut avoir lieu deux ou trois ans plus tard. Ou se rappeler l’expérience pénitentiaire de Julien Coupat (plus de six mois) ; et, encore plus fort, celle des six Parisiens qui sont traduits en justice en mars prochain : entre sept et treize mois de « provisoire », avec un placement sous contrôle judiciaire ensuite (leurs quatre affaires ont été rassemblées sous le prétexte d’une même « association de malfaiteurs dans un but terroriste » – voir notamment l’article de Camille Polloni paru sur Inrocks.com le 19 janvier 2011 : http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/57636/date/2011-01-19/article/lultragauche-nouvelle-menace-pour-la-police-antiterroriste/).

Depuis leur arrivée à la maison d’arrêt, la situation des « inculpé-e-s de Labège » n’a pas évolué : chaque fois que le tribunal a dû réexaminer leur incarcération, il a choisi de les maintenir en prison. Les motifs qu’il invoque demeurent : – « d’empêcher une concertation frauduleuse avec les complices », alors que les deux jeunes femmes [peuvent se voir en détention] et que les deux jeunes hommes ont effectué leurs promenades ensemble durant leurs premiers jours à la maison d’arrêt ; – « d’empêcher une pression sur les témoins ou victimes », alors que dans l’action de Labège il n’y a pas eu de victimes et qu’aucun témoin n’est en mesure d’identifier ses responsables. – « de prévenir le renouvellement de l’infraction », alors qu’il ne s’agirait pas de récidivistes mais de « primo-délinquants », selon le jargon judiciaire, s’il s’avérait qu’ils et elles sont coupables.

L’attitude du tribunal à l’égard du seul prévenu qui a fait appel de sa mise en détention puis, débouté, a déposé une demande de remise en liberté montre bien que pour ce tribunal la culpabilité des inculpé-e-s est acquise. Lors de l’appel, qui s’est déroulé en présence de ce prévenu et dont l’audience était publique, la juge a lu le texte de l’ordonnance de placement en détention provisoire et s’est s’exclamée lorsqu’il a été question de la PJJ : « C’est parfaitement hilarant, quand on connaît le dévouement du personnel de la PJJ ! » ; peu après, c’est son collègue qui s’est écrié, à la mention que les inculpé-e-s avaient refusé le prélèvement d’ADN par conviction politique, qu’il ne voyait « vraiment pas » comment on pouvait associer les termes « ADN » et « politique »… Après quoi, ce tribunal a demandé au prévenu s’il avait quelque chose à ajouter, et, relevant qu’on le qualifiait d’« ultra-gauche » dans l’ordonnance de mise en détention, il a voulu savoir ce que le tribunal entendait par là en précisant qu’il était prêt à en débattre puisqu’il n’appartenait à aucune organisation. Autrement dit, il a répondu sans arrogance, mais sans se laisser démonter ni baisser la tête dans l’attitude attendue de repentance, partant de culpabilité admise. Inacceptable, pour le tribunal – d’où le commentaire suivant, à la fin de l’arrêt de la cour d’appel le maintenant en détention : « Son attitude laisse présumer qu’il agit délibérément même s’il conteste formellement les faits. » La demande de remise en liberté s’est soldée quant à elle en deux temps trois mouvements dans le bureau du juge : celui-ci a campé sur ses positions, en motivant son refus de remettre l’inculpé en liberté par les arguments précédemment utilisés, mais en ajoutant cette fois qu’il ne croyait pas à la promesse d’embauche obtenue pour six mois à compter du 2 janvier 2012. Autrement dit, après avoir en novembre invoqué un manque de « garanties de représentation » pour mettre cet inculpé en détention (au prétexte qu’il n’avait pas repris une inscription à la fac en septembre mais s’était inscrit à Pôle emploi), cette proposition de travail n’a pas davantage satisfait le tribunal : il a laissé en prison cet inculpé malgré un casier judiciaire vierge, l’existence d’un logement loué et de revenus (modestes mais réels), et sans avancer la moindre preuve corroborant les accusations portées à son encontre.

On assiste ainsi, grâce aux innombrables lois sécuritaires adoptées depuis une dizaine d’années, à la criminalisation d’une certaine jeunesse radicalisée : selon ses besoins du moment, l’Etat réprime les jeunes de banlieue ou les « jeunes » en général, les « étrangers » ou les sans-papiers, les Roms, les « anarcho-autonomes », les activistes politiques ou les participants à des mouvements de la contestation sociale. Les milieux tour à tour en butte à la répression se trouvent à la merci du pouvoir. D’une part, parce que la détention « provisoire » peut être prolongée, selon le bon vouloir des juges, pendant des mois et des mois voire des années – une situation qui a plusieurs fois incité la Cour européenne des droits de l’homme à critiquer la France là-dessus aussi et à lui demander de revoir cette pratique. D’autre part, parce que le refus de prélèvement d’ADN est sanctionné pénalement et de façon répétitive.

Pareille situation démontre, s’il en était besoin, l’urgence de la contrer par l’affirmation d’une solidarité concrète envers les personnes en butte à la répression parce qu’elles contestent le système capitaliste et son organisation sociale. Seule la manifestation de cette solidarité peut leur éviter la marginalisation dans laquelle l’Etat cherche à les piéger et vers laquelle la répression tend trop souvent à les pousser. Il faut dénoncer haut et fort la perversité d’une détention « provisoire » qui revient à faire exécuter une peine avant même qu’un jugement ait été rendu – d’autant plus que semblable procédé anéantit toute possibilité de relaxe lors du procès : quand celui-ci finit par avoir lieu, le tribunal condamne à une peine couvrant la durée de la préventive, afin de ne pas être attaqué en justice pour détention arbitraire. Alors, décidément, ne laissons plus faire !

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux

Communiqué de soutien de la JCML

jeudi, janvier 12th, 2012

Solidarité avec les mineur-e-s incarcérés !
Solidarité avec les inculpé-e-s de Toulouse !

Le retour des prisons pour enfants et adolescent-e-s

La loi Perben de 2002 a décidé de la création de prisons réservées aux mineur-e-s de 13 à 18 ans : les Établissements Pénitentiaires pour Mineurs. 8 EPM d’une soixantaine de places chacun sont donc ouverts entre 2007 et 2009. Ils sont censés remplacer les quartiers pour mineurs dans les maisons d’arrêt, qui sont restés bien entendus ouverts.

Les EPM sont très contestés dès le départ. L’incarcération des mineur-e-s est censée être selon l’ordonnance de 1945 exceptionnelle. Or, le nombre de mineur-e-s en détention se situe aux alentours de 800. Bien sûr, « la protection judiciaire de la jeunesses » dispose d’une batterie de moyens pour enfermer les mineur-e-s : placement en foyer, centres éducatifs renforcés. La loi de 2002 instaure, en plus des EPM, des Centre Éducatifs Fermés.

L’argument hypocrite de l’Etat est que les EPM auraient un rôle éducatif. Des éducateur-trices de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) y travaillent. Nombreux sont celles et ceux, ainsi que les syndicats, à avoir refusé d’exercer leur activité en EPM. En effet, les éducateurs de la PJJ y travaillent en binôme avec des matons. Et jouent un rôle de maton. Ils travaillent sous la direction de l’administration pénitentiaire, qui gèrent les EPM. Le rôle des éducateurs se borne à amener les détenus aux activités et de surveiller le repas à la cantine. Les activités sont gérées par des prestataires de services privés.

Les jeunes détenus sont soumis à un encadrement sévère. Leur emploi du temps est exténuant : 20 heures de cours, 20 heures d’activités obligatoires et autant de sport par semaine. L’environnement carcéral n’est certainement pas le plus apte à aider des jeunes souvent déscolarisés à étudier. D’autre part, les caméras sont partout : les faits et gestes des jeunes sont constamment épiés. Les relations sociales entre jeunes sont violentes au sein des EPM, du fait de la promiscuité.

Les EPM n’ont pas d’autre vocation que celle de prisons. Ils n’ont d’ailleurs pas remplacé les quartiers pour mineur-e-s dans les maisons d’arrêt où restent incarcérés les jeunes considéré-e-s comme les plus dur-e-s. L’ouverture de prisons destinées aux mineur-e-s est une mesure extrêmement réactionnaire, rappelant les maisons de corrections, de sinistre mémoire.

La situation des jeunes prisonnier-ère-s les pousse parfois hélas au suicide. Des suicides ont eu lieu dans les EPM de Meyzieu, près de Lyon, et Orvault, près de Nantes. Deux jeunes de 16 ans s’y sont donnés la mort. Nombreux sont les suicides de mineur-e-s dans les maisons d’arrêt.

D’autre part, la révolte a été parfois la réponse des mineur-e-s incarcérés face à leur détention. Des mutineries ont éclaté à Meyzieu, Orvault et surtout Lavaur, au nord de Toulouse. A Lavaur, c’est l’ERIS, groupe d’intervention spécialisé dans la répression des mutineries en prison, qui est intervenu. L’Etat répond à ces révoltes par des mesures disciplinaires à l’encontre des jeunes mutinés.

Répression contre la solidarité avec les jeunes mutinés

C’est en solidarité avec ces mutineries qu’ont eu lieu plusieurs actions, à Nantes et à Labège, près de Toulouse, contre les PJJ, durant l’été 2011. Des revendications ont été taguées. A Labège, du liquide marron a été balancé dans les locaux, ainsi que des tracts.

Le 15 Novembre, la police a mené une vaste opération policière à Toulouse suite à ces actions. Appartements, squatts sont perquisitionnés. 7 personnes sont arrêtées, 4 interrogées, une famille de sans papiers se fait arrêter par la même occasion. Au bout de 32 heures de garde à vue, 4 personnes sont placées en détention provisoire, à Seysses. Et ils y sont toujours. Ils sont 5 mis en examen pour des faits qu’ils nient.

Nous sommes solidaires des inculpé-e-s de Toulouse, et nous sommes solidaires de l’action qui a été menée contre la PJJ.

Le rôle de l’Etat n’est pas de « protéger la jeunesse »

Les jeunes ont comme principal intérêt pour l’État de représenter la future main d’œuvre dont les capitalistes tireront profit. L’État doit s’assurer que le renouvellement et la formation des travailleur-euse-s.

Mais les capitalistes sont incapables d’assurer le plein emploi et un niveau de vie suffisant à l’ensemble des travailleur-euse-s. Mineur-e-s, issu-e-s de classe populaire, nous pâtissons du faible revenu de notre famille et de notre difficulté à intégrer le monde du travail.

Inutile de compter sur l’État quant on fait face à la violence et à la misère d’une société capitaliste pourrissante.

Par contre, on peut compter sur l’Etat pour protéger la bourgeoisie. Il édicte des lois et surtout, il fait tomber sur la jeunesse le couperet de la répression dès lors qu’elle les transgresse.

Plus la crise avance, plus le gâteau qu’ont à se partager les capitalistes se réduit. Plus les miettes qu’ils veulent bien nous distribuer sont petites. Plus ils sont jaloux de leurs biens. Plus ils ont peur de la jeunesse de classes populaires. La répression ne peut aller qu’en s’accentuant.

Soyons solidaires pour nous protéger de la misère et la répression ! Et organisons nous contre l’Etat et la bourgeoisie. Ils nous enferment, ils assassinent, : ils luttent contre notre classe ! Ripostons et faisons front pour abattre le capitalisme !

Fermeture des EPM et des quartiers de mineur-e-s dans les maison d’arrêt !

Libération et relaxe des inculpé-e-s de Toulouse !

La JCML

 

Un 31 décembre devant les prisons…

vendredi, janvier 6th, 2012

L’appel mondial à manifestations bruyantes devant les taules a circulé.

Petit récapitulatif pas du tout exhaustif de ce qui a pu se passer

Samedi 14 janvier à Toulouse

vendredi, janvier 6th, 2012

« Nous sommes contre la prison
parce que le bruit
de la clé dans la serrure d’une cellule
est une
torture quotidienne,
l’isolement une abomination,

la fin du parloir une souffrance,
et le temps enfermé
un sablier qui tue à petit feu… »

Alors samedi 14 janvier, le Collectif pour la Liberté des Inculpé-es de Labège (et des autres) s’installe aux Pavillons Sauvages, le temps de faire connaitre un certain nombre d’outils (caisse de solidarité, radio, journaux…) voués à briser le silence et l’isolement sur lesquels s’appuie la logique carcérale. A partir de 14h :

* Tables d’infos

* Atelier d’écriture de courrier aux détenu-es
(fabrication de cartes postales qui détruisent la solitude)

* Initiation à la langue des signes
(pour apprendre à communiquer sans bruit)

* Ecoutes et intervention de Bande Organisée
(super travail qui donne la parole aux jeunes enfermé-es)

On finira en « musique »…

A propos de la manif du 17 décembre…

mercredi, janvier 4th, 2012

ok on est à la bourre

Samedi 17 décembre a eu lieu une manifestation à Toulouse contre la répression et plus particulièrement pour exiger la libération et la levée des poursuites des inculpéEs du 15 novembre.

Depuis plus d’un mois 4 personnes sont incarcérées en détention provisoire suite à une opération d’envergure impliquant plus d’une centaine de gendarmes. Perquisitions opérées simultanément dans sept lieux de la ville, après une enquête menée avec tous les moyens techniques dont disposent aujourd’hui les forces de l’ordre. Ecoutes téléphoniques, fadettes, ADN, filature, etc… Tout cela pour quelques malheureux tags et un charivari à la Protection Judiciaire de la Jeunesse en protestation contre l’incarcération des mineurs. Dès le départ dans cette affaire, les moyens répressifs sont utilisés sans compter.

Ce samedi, nous voulions tout simplement protester contre le traitement fait à nos camarades incarcéréEs depuis un mois. Cela n’a pas été sans mal à cause d’un impressionnant dispositif répressif. Rien n’a été négligé pour qu’on se tienne tranquille. Des dizaines de cars de garde mobiles et de CRS, une bonne trentaine d’énervés de la Brigade Anti-Criminalité ont été mobilisés dans l’objectif de nous empêcher de manifester mais aussi de nous faire peur. Effrayer en déployant le nombre et en donnant un avant goût de la violence dont ils sont capables. Alors qu’une centaine de gardes mobiles et CRS casqués et armés (flashball, lacrymogène, matraque) encerclaient la place les quelques manifestantEs qui n’avaient pas réussi à sortir de la nasse étaient harceléEs par les fonctionnaires de la BAC armés de matraques télescopiques.

L’affaire à duré trois quart d’heure et un attroupement s’est formé tout autours du dispositif, les gens scandalisés et en colère qui n’ont pas facilité la tâche au force de l’ordre. Finalement les dernièrEs manifestantEs se sont libéréEs par un joli mouvement de poussée collective.

Tout cela pour nous empêcher de manifester et diffuser des tracts ? Manque de bol, on a peut être eu peur mais nous étions surtout déterminéEs à faire ce pourquoi nous étions là. Une fois que les casqués ont quitté la place sous les huées, le cortège s’est reformé et a réussi, moyennant quelques facéties, dont celles de quelques clowns, à circuler un peu dans la ville et à informer sur la situation. Combien étions-nous ? Entre ceux et celles qui ont perdu la manifestation, ceux et celles qui devant tant de haine ont préféré rester à l’écart, 200 à 300 personnes environ. Difficile de compter quand les forces de l’ordre cherchent à nous disperser. Il s’agissait encore une fois de nous isoler. De bien montrer que rejoindre cette manifestation, et les personnes qui l’organisent, c’est prendre des risques physiques et judiciaires. Pourtant nombreux sont ceux et celles qui nous ont rejoints malgré tout comme Urgence un toit qui avait décidé de mêler leur manifestation à la nôtre. Nous étions un nombreux et joyeux cortège à finir en plein milieu du marché de noël par des lectures de tracts et l’affichage de slogans dénonçant les prisons, qu’elles soient pour les majeurs ou les mineurs.

Nous ne nous surprendrons pas de la capacité de l’Etat à réprimer ce qui l’incommode, la répression est malheureusement une réalité quotidienne. Ce qui ne nous empêche pas de nous révolter à chaque fois, et de refuser cette répression spectaculaire sur une simple manifestation et, avant déjà, sur une simple action dénonçant l’emprisonnement des mineurs.

« PJJ en boxon noël en prison » « Non au EPM » « Détruisons les prisons avec rage et joie » « chaque âge saccage sa cage » « Etat policier Dégage » « Police, justice, répression, dégage » « On était gosses avant d’avoir la rage » « Le père Noël n’existe pas et vous irez en prison à 12 ans ! » « La plus belle jeunesse crêve en taule »

L’ampleur des moyens policiers, les vexations diverses et répétées (retards de courrier, difficultés à obtenir les permis de visite, rétention des mandats…) sur les personnes incarcérées et maintenant cette tentative d’intimidation nous révoltent et ne font qu’augmenter notre détermination à lutter pour leur libération et pour la levée des poursuites.

Et bien sûr à continuer à nous battre pour que tout cela finisse enfin…

Crachez ici, c’est pour nos fichiers ! [affiche]

mercredi, janvier 4th, 2012

Contre le fichage ADN, refusons de cracher ! [affiche]

mercredi, janvier 4th, 2012

Lettre d’O.P.A. aux inculpé-es

mercredi, janvier 4th, 2012

NOUS NE RESTERONS PAS CALMES

Il y a en ce moment beaucoup trop de sales matins qui nous mettent en rage, entre impuissance et colère.

Ce 15 novembre dernier, c’est de Toulouse qu’est venu, à grands coups de répression, un vent de bien mauvais augures.

La veille, les chiens de gardes d’une justice aux ordres avaient déboulé dans plusieurs lieux pour effectuer perquisitions, saisies de matériel et
repartir avec 10 camarades dont quatre aujourd’hui sont toujours emprisonné-e-s et que l’une d’entre eux subit encore un strict contrôle
judiciaire.

Ces militant-e-s, de quoi les soupçonne-t-on ?

De « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens » ; de « violence commise en réunion sans incapacité » et pour finir « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ».

C’est que le 5 juillet dernier, de dangereux terroristes s’étaient introduits dans les locaux de la direction interrégionale de la Protection
Judiciaire de la Jeunesse pour y déverser quelques immondices, y faire deux trois tags et en repartir en jetant des tracts dénonçant la politique
répressive des centres fermés pour mineur-e-s.

Un vrai saccage selon la presse locale, bien policée.

Pour nous, une colère légitime qui ne suffira pas à mettre le feu à ces prisons où l’Etat envoie désormais croupir les jeunes qui n’arrivent pas à
s’adapter à notre société anxiogène.

Et comment le pourraient-ils quand les portes qu’ils tentent d’ouvrir ne donnent que sur un avenir borné, quand l’espoir à leur tendre comme un
flambeau vient à s’éteindre sans que nous-mêmes, adultes, responsables, ne sachions où de nouveau le rallumer ; comment le pourraient-ils quand, dans
ce monde à l’envers, la cupidité, l’argent-roi, le cynisme sont érigés en valeurs et que l’Etat lui-même ne veut plus donner de sens à des mots comme
solidarité et partage ?

Les Centres Educatifs Renforcés (C.E.R) et les Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs (E.P.M) où l’on enferme nos enfants n’ont rien d’un endroit où une délinquance juvénile pourrait trouver des solutions de sortie et s’épanouir.

Comme dans les prisons « pour les grands », les jeunes s’y suicident ou se révoltent.

Quand ils se suicident, cela fait un entrefilet dans un journal.

Quand ils se révoltent, c’est à grands coups de bâtons et de mesures disciplinaires violentes qu’on entend dresser ces chiens fous : mises au
mitard, conseils disciplinaires, transferts, interventions des ERIS (Équipes Régionales d’Intervention et de Sécurité, formées pour intervenir
en cas de grabuges dans les prisons).

Pour répondre à la détresse d’une jeunesse aux abois, l’Etat prend de nouvelles mesures, toujours plus répressives.

Alors qu’on attendrait une profonde réflexion sur le système éducatif, la formation des éducateurs, une plus grande présence de ceux-ci dans la rue
pour aller « au devant » dans un esprit de prévention et d’écoute, aujourd’hui, l’assemblée nationale vient d’acter l’encadrement par des
militaires pour les mineur-e-s délinquant-e-s.

La prison ? L’armée ? Qu’espèrent donc nos politiques ? Nourrir la haine et la méfiance de l’enfant envers l’adulte ? Ancrer dans l’esprit de ces
jeunes, à force discipline et de répression, un respect qui ne se gagne que dans le partage et la compréhension ?

Et nous, « les grandes personnes », parents, oncles, tantes, ami-e-s, nous les adultes, pouvons-nous être satisfaits, complètement rassurés, de savoir
qu’à l’heure où l’on se congratule en se souhaitant la bonne année, une partie de notre jeunesse croupie dans les geôles de la République et que
l’autre, sans repère, s’égare à chercher le chemin de son avenir ?

Pouvons-nous être satisfaits en pensant aux camarades emprisonné-e-s, sur des soupçons, quand se pavanent sur nos écrans télévisés des escrocs
endimanchés, portant sourires aux lèvres et costumes impeccables, siégeant confortablement sur les bancs du pouvoir d’une démocratie en faillite ?

Compagnes, Compagnons enfermé-e-s, sous contrôle judiciaire, l’Orchestre Poétique d’Avant-guerre (O.P.A) tient ici à vous affirmer son soutien sans
condition, que vous soyez ou non coupables des faits qui vous sont reprochés.

Nous ne nous resterons pas calmes et c’est en musique que nous crions notre rage. Nous vous adressons ici, pour vous donner courage, cette
improvisation enregistrée le 16 décembre dernier.

« Voilà un temps »
Sur Youtube
Sur Dailymotion

Nous ne resterons pas calmes et notre colère grandit en songeant à ces jeunes dont les fenêtres sont cernées de barreaux et envers eux aussi nous faisons acte de solidarité.
Nous ne resterons pas calmes et nous parlerons de plus en fort pour dénoncer la répression que subissent, en permanence, les combattants des premières lignes, pour dénoncer la société policière et l’oppression sous toutes ses formes.
Nous ne resterons pas calmes et nous opposerons amour et obstination face au système carcéral – effectivement fermé ou à ciel ouvert – que devient la société dans laquelle nos enfants sont sensés pousser comme des arbres.
Nous ne resterons pas calmes, nous désobéirons, nous lutterons et bien sûr et surtout, nous apporterons notre réflexion et notre savoir-faire à la construction d’un monde plus juste fait par et pour des êtres libres.
Chacun, chacune peut apporter sa pierre ou plutôt non, puisqu’il s’agit d’abattre les murs.
Apporter vos envies et vos rêves les plus fous !
Quand tout est possible, quand tout reste à faire, il faut oser le plus haut !

Solidairement,
L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre – O.P.A

Complément d’info :

23 décembre 2010 Un mineur se suicide à la prison de Tours

24 février 2010 Un adolescent se suicide dans un établissement pénitentiaire à Orvault

8 mai 2011 Emeutes et violents incidents à la prison pour mineurs de Lavaur

17 mai 2011 Tentative d’évasion à la prison de Lavaur

19 mai 2011 Toulouse – Solidarité avec les enfermé-E-s de Lavaur

20 décembre 2011 Feu vert à l’encadrement militaire des mineurs délinquants

 

*** Répression des militants Bilan de novembre 2011

Et plus généralement : http://clap33.over-blog.com/categorie-11620999.html

 

*** Du son contre l’enfermement (Témoignages audios de mineur-e-s) http://www.bandeorganisee.org/***

*Notre site http://www.opa33.org/

Solidarität mit den Angeklagten von Toulouse!

vendredi, décembre 30th, 2011

Am 5. Juli 2011 wurde das Büro der PJJ (der Jugendschutzbehörde) in Toulouse besucht und verwüsted aus Protest gegen ihre Beteiligung an dem Wegsperren junger Leute. Während die PJJ über ihre Arbeitsbedingungen in den EPM (Jugendknäste) , die sie mit der Knastleitung zusammen verwalten, jammerte, wurden die Kids, die als verloren gelten, von der berüchtigten ERIS Einheit fertiggemacht.
Am 15. November 2011 wurden in Toulouse, sieben Wohnungen, einige davon Besetzungen, von hunderten Polizisten gestürmt und durchsucht. Computer, Telefone, Bücher, Poster und persönliches wurde mitgenommen. Im folge dieser Ereignisse wurden 6 Menschen in Gewahrsam genommen, 4 weitere wurden vernommen und eine Familie, die gerade versucht legale Papiere zu bekommen wurde festgenommen und am selben Tag wieder frei gelassen. Nach 32 Stunden Polizei-Gewahrsam wurden 4 Menschen auf Anordnung von Mr. Suc ( der Untersuchungsrichter) in Untersuchungshaft überführt. Eine Person ist auf Bewährung draußen, eine andere muss dem Gericht weiter als Zeuge_in zur Verfügung stehen. Die Anklagen sind: „Beteiligung an einer Gruppe die gemeinsame Gewalt gegen Menschen und Sachbeschädigung organisiert haben soll“ und vieles mehr.
Ob die angeklagten Menschen schuldig oder unschuldig sind spielt keine Rolle. Mit immer mehr Mauern, sperren sie uns physisch hinter Gitter und in Käfige. Das Justiz und Knastsystem trifft uns heute wie es täglich viele andere trifft um die weiße, privilegierte, patriachale Mittelschicht zu schützen.

Weder unsere Wut, noch unsere Solidarität werden verborgen bleiben.
Freiheit für alle Gafangenen!

 

Kein Knast ! Kein Staat !

Appel global à des manifs bruyantes devant les prisons le 31.12

samedi, décembre 24th, 2011

Appel à des manifs bruyantes devant les prisons,
taules, et centres de détention à travers le monde
pour la nouvelle Année.

A l’extérieur et à l’intérieur, PARTOUT.

Cet évènement est inspiré par l’appel Nord Américain à un jour d’action contre les prisons pour le nouvel An 2011, car celles-ci demeurent incontestablement inchangées:

Dans certains pays, les manifestations bruyantes devant les prisons sont une tradition perpétuée. Un moyen d’exprimer sa solidarité avec les personnes qui sont en prison le soir du nouvel An, de se rappeler ceux qui sont enfermés par l’état.

Une manifestation bruyante brise l’isolation et l’aliénation des cellules que nos ennemis ont créées, mais ne doit pas en rester là. La prison a une longue histoire au sein du Capital, étant l’une des formes les plus archaïques de prolongation de la torture et du châtiment. Elle sert à tuer lentement, et à torturer les indésirables -ceux qui résistent au pouvoir en place- ceux qui ne ressentent pas le besoin de rentrer dans le moule préétabli de la société.

La prison n’est pas seulement utilisée comme une institution, mais comme un appareil tout entier, bâti à l’extérieur, de l’autre coté des murs des prisons. Un système que nos ennemis eux-mêmes, ceux qui réduisent nos vies quotidiennes à des prisons, rendent évident de plusieurs manières: à travers des banques qui financent le développement des prisons (comme Wells Fargo, Bank of America, BNP Paribas, Bank of the West, et Barclays), des entreprises qui signent des contrats dans le cadre du développement des prisons (comme Bergelectric Corporation, SASCO Electric, Engineered Control Systems, MacDonald Miller Facility SLTNS et Kane MFG Corp.), ceux qui investissent dans le développement des prisons (comme Barclays Intl. and Merrlin Lynch), jusqu’à la police et les gardes cachés derrière leurs plaques et le pouvoir que leur donne l’état.

La solidarité ne doit pas seulement être l’expression de notre poésie révolutionnaire personnelle, qui se réduit à une analyse anarchiste bien développée, mais aussi une expression d’actions mises en pratique au sein de la guerre sociale quotidienne. C’est pourquoi nous proposons à tous ceux qui ont une compréhension réciproque du monde carcéral et de ce qu’il crée, de se souvenir de ce jour, et de le noter sur leurs agendas. De repérer des points d’attaque. De ne pas se limiter à une manif bruyante, et de multiplier les actions autonomes les unes des autres. De briser les positions mondaines dans lesquelles nous nous enfermons par notre propre refoulement.

A tous les camarades que nous connaissons, et à tous ceux que nous devons encore rencontrer. Ne pas s’être rencontré ne signifie pas que nous n’agissons pas en affinité avec l’autre. Notre lutte continue non seulement à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur. La prison n’est pas une fin, mais une continuation. A travers des moments de révolte individuels et collectifs, par les moyens possibles à chacun. Comme le feu, notre rage doit s’étendre.

Contre les prisons, et le monde qui les maintient.
Pour la guerre sociale.

En l’honneur de tou-te-s celles et ceux actuellement emprisonné-es.