Blog d’info sur les luttes au centre de détention de Roanne

février 23rd, 2013 by Collectif pour la liberte des inculpe-es de Labege

« en guise d’introduction…

Ce blog reprend des infos qui sont parues dans la presse alternative, ou dans la presse officielle, clébard des keufs et des patrons.

L’idée est de diffuser ces infos, pour propager la révolte contre toutes les prisons, et la solidarité avec celles et ceux qui se battent, ici et ailleurs, dedans et dehors.

Ce blog est pratique, mais pas sécurisé du tout, ceux qui le possèdent et l’hébergent n’hésiteront pas à donner aux keufs les coordonnées des personnes qui s’y connectent si ça leur est demandé… prudence, force, courage et détermination »

 

http://luttes-au-centre-de-detention-de-roanne.overblog.com/

[CRA de Palaiseau – Fleury Mérogis] D’une prison à l’autre…

février 9th, 2013 by Collectif pour la liberte des inculpe-es de Labege

rubon20 Le 16 décembre 2012, cinq personnes tentent de s’évader du centre de rétention de Palaiseau. Quatre vont y parvenir mais la cinquième personne, Ibrahim, va rester dans les mains de la police qui le passera à tabac. Il est placé en garde-à-vue puis déféré devant un juge deux jours plus tard accusé d’avoir ceinturé un flic pour lui voler un badge magnétique qui a permis aux autres de se faire la belle. Il est ensuite incarcéré en préventive à Fleury-Mérogis jusqu’au 18 janvier 2013, jour du jugement où il est condamné à deux ans de prison ferme et à verser 1200 euros à deux flics qui se plaignent de violence. En centre de rétention, l’évasion n’étant pas un délit, les flics et les juges cherchent donc à charger sur d’autres chefs d’inculpation. Ibrahim se trouve maintenant incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. Il n’a pas fait appel de la condamnation. Quand on est isolé, étranger et qu’on ne parle pas français, sans avocat, il est quasiment impossible de comprendre qu’on a dix jours pour faire appel. La justice écrase d’autant plus que l’on est pauvre et sans papiers. article1709 D’une taule à une autre, de la prison pour étrangers à la maison d’arrêt, le chemin est tout tracé, et dans les deux sens. Le pouvoir profitera toujours des révoltes, des tentatives d’évasions, des refus d’embarquement, pour enfermer toujours plus les récalcitrants. Et inversement, quand on sort de prison et qu’on est sans papiers, ce qui nous attend c’est dans la plupart des cas, le centre de rétention et l’expulsion. Quand on est enfermé dans un centre de rétention, quand tous les recours juridiques sont épuisés et quand s’annonce l’expulsion, la seule alternative c’est l’évasion et la révolte. C’est pourquoi ces histoires se répètent : quelques jours avant l’évasion de Palaiseau, trois personnes se sont échappés du centre de rétention de Vincennes, on espère qu’ils courent toujours. A Marseille, en mars 2011, des retenus ont mis le feu à la prison pour étranger du Canet. Depuis, deux personnes sont sous contrôle judiciaire après être passées par la case prison, dans l’attente d’un procès. Pour Ibrahim comme pour ceux de Marseille, il est important d’être solidaire avec celles et ceux qui se révoltent pour leur liberté, qu’ils soient innocents ou coupables. Car tant qu’il restera des prisons, des papiers et des frontières, la liberté ne restera qu’un rêve.

Feu à toutes les prisons !

Liberté pour toutes et tous !

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Pour ne pas laisser Ibrahim isolé face à la prison et à la justice, il est possible de lui écrire : Ibrahim El Louar écrou n°399815 Bâtiment D4 MAH de Fleury-Mérogis 7 avenue des Peupliers 91705 Sainte-Geneviève-des-Bois Des mandats lui sont envoyés. Si vous voulez y contribuer vous pouvez envoyer de l’argent à Kaliméro, caisse de solidarité avec les inculpés de la guerre sociale en cours. Le n° de compte pour faire un virement : 102780613700020471901 Clé 07. Si vous voulez envoyer des vêtements ou des colis, ou pour tout contact, il est possible d’envoyer un mail à : evasionpalaiseau@riseup.net

[Angers] Grève de la faim à la MA

février 7th, 2013 by Collectif pour la liberte des inculpe-es de Labege

Nous relayons cette info reçue par mail :

Salut à tous et toutes.

Voila 28 jours qu’une grève de la faim est entamé à la maison d’arrêt, et il n’y a toujours aucune réaction de la justice et de la direction de la maison d’arrêt. Voici un tract rédigé par les proches et qu’on vous fait passer : À la date du 5 février à 16h, un détenu de la maison d’arrêt d’Angers est en grève de la faim depuis 28 jours. Jusqu’à aujourd’hui, il semble que ni l’administration pénitentiaire ni la justice ne soient réactives à cet acte de lutte très fort. Cette grève de la faim n’est pas la première au sein de la maison d’arrêt angevine. Un autre détenu avait commencé une grève de la faim il y a plusieurs semaines, qu’il avait arrêté le lendemain suite à des promesses orales de l’administration pénitentiaire. Ces promesses n’ont pas été tenues.

Aujourd’hui, le détenu en lutte proteste pour avoir accès à ses droits (il ne demande que l’accès à une pièce de son dossier) et contre « la justice qui se prend les pieds dans le tapis ».

Si l’administration pénitentiaire, et la justice veulent faire la sourde oreille, il faut lever le ton pour se faire entendre.

Que faut-il de plus à l’appareil carcéral pour qu’un détenu se fasse entendre ?
Faites circuler l’info pour ne pas laisser sous silence les résistances des détenus !
Vous voulez plus de renseignement ? Visitez la page https://www.facebook.com/AideAuxFamillesDeDetenues

La femme du détenu en grève de la faim est passé à l’antenne de l’émission de “l’huile sur le feu”.
Vous pouvez écouter son témoignage ici : http://pochespercees.lautre.net/spip.php?article22

[Roanne] Dissolution de la CGT Pénitentaire

février 1st, 2013 by Collectif pour la liberte des inculpe-es de Labege

Nous avons reçu par hasard cette information de l’auto-dissolution de la CGT Pénitentiaire de Roanne. Très heureux de cette bonne nouvelle, nous l’avons fait suivre au journal local, à la CGT Pénitentiaire et à la CGT générale et quelques-unes de ses antennes.

Nous avons glissé dans les boîtes aux let­tres de quel­ques 1348 habi­tants de la ville (dont le SPIP, situé 97 rue du Baron Marais, et la Bourse du Travail) le tract sui­vant, qui reprend l’infor­ma­tion que la CGT Pénitentiaire de Roanne nous avait fait suivre. Nous ima­gi­nons que cette antenne syn­di­cale, emplie de bonnes réso­lu­tions, a main­te­nant fort à faire, et c’était un plai­sir pour nous que de l’aider dans cette tâche infor­ma­tive.

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TÉLÉCHARGER LE TRACT

Ces der­niers mois plu­sieurs évènements sont venus per­tur­ber le fonc­tion­ne­ment du centre péni­ten­tiaire : lettre de reven­di­ca­tions écrite par les déte­nus et rendue publi­que, actes de rébel­lion isolés et col­lec­tifs (notam­ment tour­nés contre le per­son­nel péni­ten­tiaire), comme par exem­ple le blo­cage sur­venu en juillet dû à un refus par quatre déte­nus de remon­ter de pro­me­nade, qui a fait un scan­dale média­ti­que.

Tout cela a amené la direc­tion du centre péni­ten­tiaire à pren­dre des mesu­res visant à réta­blir l’ordre au sein du CD, met­tant en place une poli­ti­que de dur­cis­se­ment des régi­mes de déten­tion (aug­men­ta­tion mas­sive des fouilles en cel­lu­les et des fouilles au par­loir, com­mis­sion dis­ci­pli­naire au moin­dre écart du règle­ment inté­rieur don­nant lieu à de consé­quents allon­ge­ments de peine).

En tant que sur­veillants péni­ten­tiai­res, nous nous sommes retrou­vés en pre­mière ligne lors de la mise en appli­ca­tion de ces mesu­res. Nous avons dû affron­ter la colère des déte­nus face à la stricte appli­ca­tion, sou­vent absurde, du règle­ment inté­rieur. Nous nous ren­dons bien compte que durcir les mesu­res répres­si­ves contre les pri­son­niers ne peut que géné­rer un égal dur­cis­se­ment de la haine qu’ils nous vouent, cela est dif­fi­cile à dire, mais cer­tai­ne­ment à juste titre.

C’est une chose qu’il n’est pas facile à s’avouer, mais nous pre­nons aujourd’hui cons­cience de ce que signi­fient nos gestes pro­fes­sion­nels lors­que nous ne fai­sons « que notre métier »… Métier qui consiste prin­ci­pa­le­ment à main­te­nir des per­son­nes enfer­mées, loin de leur entou­rage dont la vie s’en trouve également lour­de­ment impac­tée. Nous réa­li­sons aujourd’hui que notre métier par notre simple pré­sence, nos remar­ques, nos contrô­les per­ma­nents, par nos fouilles, nos intru­sions dans les moments de par­loirs, nos chan­ta­ges, etc… est à l’ori­gine même du climat de ten­sion que nous cher­chons à contrô­ler.

Et même pour ceux d’entre nous qui avaient la pré­ten­tion d’être « humains », il nous est clai­re­ment apparu que notre métier, si c’en est encore un, est clai­re­ment vec­teur de tor­tu­res et ne vou­lons plus par­ti­ci­per à celles-ci. Participant à l’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire, nous sommes direc­te­ment res­pon­sa­bles de toutes les morts en prison. Nous nous sommes battu pen­dant des années en récla­mant des effec­tifs et des moyens pour faire notre métier dans de bonnes condi­tions. Nous savons main­te­nant qu’il n’y a pas de bonnes condi­tions et que l’enfer­me­ment n’a pas de visage humain.

Nous sommes réduits à de sim­ples bâtons de l’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire et ce tra­vail n’est plus tena­ble. Aussi parce qu’il s’avère que les pra­ti­ques d’affron­te­ment et d’humi­lia­tion devien­nent des méca­nis­mes qui s’ins­tal­lent en nous et bien­tôt il n’est plus pos­si­ble de lais­ser le maton au ves­tiaire lorsqu’on rentre chez soi. Cela nous paraît aujourd’hui une évidence : la prison ne règle aucun pro­blème, ne sert qu’à isoler, tor­tu­rer, briser les indé­si­ra­bles et faire peur à ceux qui rêvent à autre chose que le métro boulot dodo dans cette société qui ne sait plus com­ment gérer les pro­blè­mes qu’elle génère. Les cages mêmes dorées sont insup­por­ta­bles.

Après de nom­breu­ses dis­cus­sions avec l’ensem­ble du per­son­nel sur­veillant péni­ten­tiaire, nous vous fai­sons part de notre déci­sion de dis­sou­dre la sec­tion syn­di­cale de Roanne ainsi que de notre démis­sion. Suite à ça nous pro­po­sons à tous les sur­veillants de démis­sion­ner et raser la prison. Nous vous infor­mons que la des­truc­tion de la prison occa­sion­nera du bruit, de la pous­sière et pro­ba­ble­ment de nom­breux cris de joie, et ce pen­dant un temps indé­ter­miné.

Nous invi­tons chaque per­sonne qui le sou­hai­te­rait à nous rejoin­dre pour ce grand projet de des­truc­tion libé­ra­teur. Nous nous adres­sons à chacun pour rendre ce qui leur est dû à Georges Boyer, direc­teur du centre de déten­tion, Bertrand Arnoud, major au centre de déten­tion et délé­gué grande bouche de la CGT péni­ten­tiaire, qui tente depuis la fin de l’été de faire régner la ter­reur et fait vivre un enfer aux pri­son­niers. En sou­hai­tant être rejoints pro­chai­ne­ment par l’ensem­ble de la pro­fes­sion.

L’ex CGT-péni­ten­tiaire vous pré­sente ses meilleurs vœux pour l’année 2013

Rebellyon, 14 janvier 2013

[Roanne] Appel à solidarité avec les prisonniers en lutte au CD

février 1st, 2013 by Collectif pour la liberte des inculpe-es de Labege

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Appel à solidarité avec les prisonniers en lutte au centre de détention de Roanne et récit des différentes actions de leur lutte.

En avril 2012, des pri­son­niers du centre de déten­tion remet­tent ano­ny­me­ment à la juge d’appli­ca­tion des peines et au direc­teur du centre de déten­tion de Roanne une lettre de reven­di­ca­tion dans laquelle ils exi­gent un cer­tain nombre de mesu­res qui remet­tent en ques­tion le fonc­tion­ne­ment et l’exis­tence même de la prison, notam­ment la fin du mitard, du pré­toire, de l’iso­le­ment, des régi­mes fermés, qui sont les moyens de pres­sion et répres­sion dont dis­pose l’Administration Pénitentiaire. Ils men­tion­nent aussi le sys­tème de racket des can­ti­nes, l’exploi­ta­tion dans les ate­liers de tra­vail, les contrain­tes liées aux par­loirs, etc.
Cette lettre est dis­po­ni­ble ici. Elle est dif­fu­sée lar­ge­ment, et dis­tri­buée devant cette taule et devant d’autres. Un ras­sem­ble­ment de sou­tien a également lieu sur place, à l’exté­rieur.

Le même week end, la presse rap­porte plu­sieurs évènements : la ten­ta­tive de sui­cide d’un pri­son­nier, un autre est accusé d’avoir balancé un frigo sur des sur­veillants. Il deman­dait des comp­tes parce qu’ils l’ont empê­ché à plu­sieurs repri­ses de sortir en pro­me­nade. Il est sale­ment tabassé par plu­sieurs matons, prend un mois de mitard, puis passe en procès au tri­bu­nal de Roanne. Il est condamné par la jus­tice à deux ans fermes sup­plé­men­tai­res. Le compte rendu du procès est dis­po­ni­ble ici.

Peu de temps après, une lettre publi­que faite par un pri­son­nier expli­que mieux quel est le quo­ti­dien au centre de déten­tion. Au mois de novem­bre 2011, il avait été à l’ini­tia­tive de péti­tions qui cri­ti­quaient entre autres les fouilles aux par­loirs et l’exploi­ta­tion dans les ate­liers de tra­vail. Suite à cela, la direc­tion le met en iso­le­ment durant 3 mois, puis le main­tient 5 mois en régime fermé. Pour finir, quand le tapage fait autour de sa situa­tion devient déran­geant pour l’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire et se mêle à d’autres évènements il est trans­féré.
Sa lettre est dis­po­ni­ble ici.
Elle expli­que entre autres com­ment l’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire et les sur­veillants s’y pren­nent pour tenter d’isoler et briser les pri­son­niers récal­ci­trants.
Malgré cela la résis­tance se mani­feste de mul­ti­ples maniè­res.

Le 4 juillet, il y a un blo­cage de pro­me­nade, qui est suivi d’un tabas­sage par les matons qui inter­vien­nent. La scène est filmée par des déte­nus, d’autres balan­cent sur les matons des pro­jec­ti­les en soli­da­rité avec ceux qui ont refusé de remon­ter. Les per­son­nes en ques­tion étaient confi­nées en régime fermé, et le blo­cage inter­vient à un moment où un énième chan­ge­ment concer­nant les horai­res de pro­me­nade a été décidé par l’AP. Quelques jours après, la vidéo est dif­fu­sée très lar­ge­ment sur inter­net, accom­pa­gnée d’une lettre expli­ca­tive écrite par des pri­son­niers. Elles sont visi­bles ici.
La presse offi­cielle a par­fois relayé cer­tains évènements, dont une partie de la lettre de reven­di­ca­tion et le moment du blo­cage, ce qui a fait cir­cu­ler ces infor­ma­tions de manière plus large, en met­tant bien entendu en avant le point de vue des syn­di­cats de sur­veillants et de l’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire.

Peu après, des affi­ches sont col­lées dans la ville, reve­nant sur le blo­cage en don­nant notam­ment le nom des matons qui ont tabassé. Cela crée un scan­dale dans la ville, les jour­naux relayent cette his­toire donc tous les pri­son­niers sont au cou­rant car le jour­nal est dis­tri­bué gra­tui­te­ment en prison (même s’il est jus­te­ment cen­suré ce jour là). Les affi­ches sont visi­bles ici.
Le len­de­main, les matons décla­rent qu’ils sont en insé­cu­rité.
Les ERIS (matons en uni­for­mes de robo­cop) pren­nent le relai, les pri­son­niers sont fermés en cel­lule toute la jour­née, les pro­me­na­des et acti­vi­tés sont sup­pri­mées, les par­loirs retar­dés et pour cer­tains sup­pri­més, la gamelle servie tar­di­ve­ment, etc.
Les sur­veillants sont insul­tés et mena­cés par de nom­breux pri­son­niers en colère, il y a plu­sieurs départs de feux, un blo­cage d’étage, le centre de déten­tion est en ébullition. Puis la rou­tine reprend son cours.

Au cours de l’été, une bal­lade a lieu à Lyon, en soli­da­rité avec des luttes de pri­son­niers. Un tract est dis­tri­bué dans la rue, l’antenne du SPIP ( ceux qui s’occu­pent de réin­ser­tion) est tra­shée.
Un compte rendu plus détaillé est dis­po­ni­ble ici.

A la ren­trée, le tri­bu­nal de Roanne est taggé, de l’ins­crip­tion du nom d’un maton gradé, puis “tu veux des balan­ces tu n’auras que notre haine, feu aux pri­sons”. Information de la presse offi­cielle ici.
Plus tard, des dis­po­si­tifs incen­diai­res sont retrou­vés devant le tri­bu­nal, l’un a atta­qué la porte d’entrée du tri­bu­nal, l’autre n’a pas fonc­tionné. Ces faits parais­sent dans le jour­nal local, qui les met en rela­tion avec les évènements sur­ve­nus au centre de déten­tion. Information de la presse offi­cielle ici.

En sep­tem­bre également, un des pri­son­niers qui avait par­ti­cipé au blo­cage de pro­me­nade pen­dant l’été sort de prison.
Une inter­view de lui est dif­fu­sée au dehors, on peut l’écouter ici.
Il parle du blo­cage, de com­ment les matons leur ont ensuite mis la misère.

Il expli­que aussi que depuis la ren­trée un nou­veau major a été nommé dans le bâti­ment, et qu’il a serré la vis à tout le monde. En veillant à l’appli­ca­tion à la lettre du règle­ment inté­rieur, ce qui a pour résul­tat que de nom­breux pri­son­niers pas­sent en com­mis­sion dis­ci­pli­naire ( ou pré­toire, sorte de tri­bu­nal interne à la prison ) pour des brou­tilles comme fumer ou manger dans les cour­si­ves.
Il conduit également des fouilles de cel­lu­les mas­si­ves, ce qui a de nom­breu­ses consé­quen­ces. Des ten­sions per­ma­nen­tes, la perte de confiance dans des liens entre pri­son­niers, et des pas­sa­ges au pré­toire qui génè­rent des peines qui vont de jours de mitard avec sursis à des mois de prison fermes qui se rajou­tent, pour du shit, des télé­phone por­ta­bles ou des char­geurs, des clés USB ou autres objets trou­vés en cel­lule et inter­dits en déten­tion.

Pour exem­ple la situa­tion d’une femme qui ramasse 10 mois fermes et 14 mois de sursis sup­plé­men­tai­res pour la pos­ses­sion d’un télé­phone por­ta­ble. Information de la presse offi­cielle ici.
L’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire a bien sûr d’autres armes de son côté pour tenter de faire régner la peur et la sou­mis­sion. Rechercher et uti­li­ser des balan­ces, faire miroi­ter des carot­tes (per­mis­sions de sortie, pos­si­bi­lité de libé­ra­tion condi­tion­nelle, remi­ses de peine) en plus du bâton qu’elle manie bien.

Un blo­cage de rue en soli­da­rité avec les pri­son­niers qui lut­tent a lieu à Roanne à l’automne, un tract est dis­tri­bué à 500 exem­plai­res dans des boites aux let­tres de la ville. Il pré­cise notam­ment qui sont ceux qui font tour­ner le centre de déten­tion, et quelle place il a dans cette ville. Plus de détails ici.

Début décem­bre, une camion­nette Eiffage est incen­diée, et de l’huile pour moteur est déver­sée devant la taule avant l’heure de relève du matin des matons. Plus de détails ici.

L’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire veut isoler les per­son­nes qui résis­tent, et étouffer les infor­ma­tions qui pour­raient sortir de leurs murs. Pour cette raison, elle cen­sure l’entrée de cer­tains jour­naux, ou celle du quo­ti­dien régio­nal en fonc­tion des infor­ma­tions qu’il contient.
Mais les témoi­gna­ges et infor­ma­tions diver­ses qui sor­tent de l’inté­rieur et de l’exté­rieur de la prison cir­cu­lent autant que pos­si­ble sur les médias alter­na­tifs, et sont repris notam­ment par des émissions de radio anti­car­cé­ra­les.

L’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire tente par tous les moyens d’écraser ceux qui ne bais­sent pas les bras, mul­ti­pliant les atta­ques à l’inté­rieur.
Isoler en quar­tier dis­ci­pli­naire ou par des trans­ferts, tabas­ser, main­te­nir en pri­va­tion, rajou­ter des mois ou des années de prison, ils font leur sale boulot et ils en ont tous les moyens.
Par la même occa­sion, ils veu­lent effrayer et sou­met­tre l’ensem­ble des pri­son­niers.
Malgré cela, les résis­tan­ces se mani­fes­tent au quo­ti­dien, de diver­ses maniè­res ( refus de réin­té­grer la cel­lule, refus d’obéir aux ordres, sabo­tage divers comme par exem­ple la boite aux lettre des matons qui sert à recueillir les bons de can­ti­nes pour EUREST qui se trouve emplie d’excré­ments ), etc

Nous sommes soli­dai­res de ces résis­tan­ces, et vou­lons les ren­for­cer !
Pour détruire toutes les pri­sons, pour ne pas lais­ser les porcs en paix.
Pour que ceux qui résis­tent, (et leurs bour­reaux),
sen­tent qu’ils ont des appuis au dehors.
Pour influer dans ce rap­port de force en ten­sion per­ma­nente,
toute ini­tia­tive est la bien­ve­nue !!!

 

Lu sur Rebellyon

 

[Roanne] Y’a pas qu’à la plage que ça chauffe

août 17th, 2012 by Collectif pour la liberte des inculpe-es de Labege
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Emission radio « Papillon » (sur Radio Dio 89.5 FM à st-étienne )
Spéciale Luttes à la prison de Roanne et luttes contre toutes les prisons
téléchargeable ici

Depuis plusieurs mois, des prisonniers du centre de détention de Roanne (42) font sortir de derrière les murs des infos, témoignages, revendications et appels à la lutte, qui ont été relayés, entre autres, par l’émission radio Papillon, et par le site internet Le Numéro Zéro.

Le 4 juillet, quatre détenus refusent de remonter de promenade pour protester notamment contre la récente modification des horaires, qui chamboule et restreint l’accès à la promenade. Sans aucune discussion, des surveillants sur-armés les chargent et ils sont placés au mitard. Des détenus filment clandestinement cette scène et diffusent largement la video sur internet.
Les jours suivants, c’est chaud dans la prison, les surveillants et la direction réagissent, les détenus ne se laissent pas faire…
Quelques actes de solidarité ont lieu à l’extérieur.

Dans d’autres prisons aussi, les prisonniers prennent la parole, revendiquent, luttent. Il est rare et précieux que leurs paroles et appels à la lutte puissent sortir.

Depuis l’extérieur des prisons, des gens et groupes soutiennent des prisonniers, relaient et réagissent à ces luttes, ou se bougent contre la prison de manière plus générale…

C’est sur tout cela que nous proposons de revenir dans cette émission spéciale.

L’objectif est d’informer sur ce qui s’est passé à Roanne, et ailleurs, mais aussi de discuter du pourquoi et du comment des luttes contre la prison.
Nous espérons que cette émission pourra être écoutée ailleurs, que les messages des prisonniers et leurs appels à la lutte seront entendus.
N’hésitez pas à diffuser cette émission sur vos radios locales, et à en informer les prisonniers qui pourraient l’écouter, et toutes personnes intéressées.

Pour contacter le collectif Papillon :
emissionpapillon [at] riseup.net
Papillon chez CSA
16 rue du mont
42100 st-étienne

Lu là

[Lyon] Balade en solidarité avec les prisonniers en lutte et SPIP trashé

août 17th, 2012 by Collectif pour la liberte des inculpe-es de Labege

Lundi 30 juillet en début d´après midi, un groupe d´une quinzaine de personnes a traversé le quartier de la Guillotière à Lyon, en distribuant des tracts et collant des affiches en solidarité avec les détenus qui luttent actuellement dans différentes prisons. ( plus particulièrement par rapport aux différentes formes de révoltes qui ont eu lieu récemment à Roanne – 42 -, mais aussi à Toulouse.)

Des tags ont été faits dans le quar­tier, « pen­dons les matons », « feu aux pri­sons », « ACAB » ( all cops are bas­tards), etc. Tout ça dans une ambiance tran­quille et avec la sym­pa­thie ou l´inté­rêt de nom­breu­ses per­son­nes croi­sées.

Ensuite les per­son­nes se sont retrou­vées devant le bati­ment du SPIP (ser­vice péni­ten­tiaire d’inser­tion et de pro­ba­tion) situé quai Claude Bernard. Ces ser­vi­ces s´occu­pent entre autres de la partie « sociale »de ce qui se passe en taule, et aussi de tout ce qui touche à l´inser­tion et au contrôle social lors de la sortie. Là, une ban­de­role a eté dérou­lée, qui disait « soli­da­rité avec les pri­son­niers en lutte ». Le hall d´entrée exté­rieur de ce grand bati­ment a été aspergé de liqui­des malo­do­rants et tachants, et des fruits et légu­mes pour­ris ont été déver­sés au sol. Puis des pétards ont explosé, on a entendu des slo­gans qui disaient « ni fric, ni flics, ni SPIP, ni matons », « soli­da­rité avec les pri­son­niers en lutte », « nique la taule ». La devan­ture du bati­ment a ensuite été recou­verte de pein­ture, et de tags disant entre autres « mort aux porcs », « boyer dégage » ( Boyer est le direc­teur du centre de déten­tion de Roanne), « crève, col­labo », de la pein­ture a aussi été pro­je­tée à tra­vers les fene­tres des bureaux.

La petite troupe est repar­tie sans pro­blème, lais­sant la devan­ture dans un état moins sale que le boulot que font ceux qui y tra­vaillent, mais quand meme bien tra­shée.

Lu sur Rebellyon

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Des révol­tes en prison, à Roanne et ailleurs

***Depuis des mois, des pri­son­niers du centre de déten­tion à Roanne (42) se sont mon­trés com­ba­tifs et déter­mi­nés à ne plus subir les humi­lia­tions quo­ti­dien­nes liées à l’enfer­me­ment en prison. Ils ont publié des témoi­gna­ges, des reven­di­ca­tions (pour la fer­me­ture du mitard, la fin des quar­tiers d´iso­le­ment, de l´exploi­ta­tion dans les ate­liers de tra­vail…). Il y a eu des révol­tes, allant des insou­mis­sions du quo­ti­dien à des départs de feux en cel­lule ou alter­ca­tions contre les matons. Face à cela, la jus­tice dis­tri­bue aux pri­son­niers des peines de prison sup­plé­men­tai­res, et des indem­ni­tés pour leurs geo­liers. Le 4 juillet, 4 pri­son­niers refu­sent de remon­ter de pro­me­nade. Les sur­veillants inter­vien­nent en les matra­quant et les envoient au mitard. Des pri­son­niers jet­tent des pro­jec­ti­les en soli­da­rité, et fil­ment la scène. La vidéo cir­cule au dehors et fait du bruit. Quelques jours après, des affi­ches recou­vrent la ville, expli­quant ce qui s´est passé en nom­mant les matons qui tabas­sent. Le 14 juillet, les pri­son­niers sont blo­qués en cel­lule (pas de pro­me­nade, repas et par­loirs retar­dés de plu­sieurs heures…), les ERIS vien­nent en ren­fort des sur­veillants. Le climat est tendu, des déte­nus blo­quent un étage, il y a des insul­tes et des départs de feux. Si ces évènements ont permis aux pri­son­niers d´ins­tau­rer un rap­port de force plus favo­ra­ble, rien n´est acquis, et leur colère a tou­jours autant de rai­sons d´exis­ter.
Articles sur Roanne : Violences péni­ten­tiai­res au Centre de Détention de Roanne et Communiqué du col­lec­tif Papillon .

***A Toulouse le 16 juillet, 40 pri­son­niers refu­sent de remon­ter en cel­lule à la fin de la pro­me­nade. Ils le font savoir à l´exté­rieur et font connai­tre leurs reven­di­ca­tions, notam­ment au sujet de la bouffe dégueu­lasse et des condi­tions dans les­quel­les se dérou­lent les par­loirs. C´est au bout de 4 heures, sous la menace des ERIS qu´ils remon­tent en cel­lule .

***Ces der­niers temps, à Villefranche sur Saone, à la Talaudière, à Varces, à Bourg en Bresse, dans de nom­breu­ses pri­sons les matons font grève, récla­mant plus de moyens pour faire leur sale boulot. Ils disent qu´ils se sen­tent en insé­cu­rité, si cela veut dire que les pri­son­niers ne se lais­sent pas faire, tant mieux !
Article sur Villefranche : Des pri­son­niers bas­ques tabas­sés à la prison de Villefranche

Nous sommes soli­dai­res des pri­son­niers qui lut­tent en prison, parce que nous vou­lons un monde sans prison. Dehors non plus nous ne sommes pas libres. Enfermé-es à l´école, au tra­vail, sur­veillé-es par des camé­ras, controlé-es et réprimé-es par des conseillers d´inser­tion et des flics…

Si on enfreint, par choix ou par néces­sité, les lois hypo­cri­tes de ce monde, qui ser­vent avant tout à pro­té­ger les puis­sants, leur pou­voir et leur fric, leur morale et leurs valeurs on peut vite se retrou­ver en prison.

Parce que la prison est aussi une admi­nis­tra­tion, une entre­prise ren­ta­ble, gérée quo­ti­dien­ne­ment par des gens qui ne font « que » leur boulot. A Lyon comme ailleurs, dans leurs bureaux, ils admi­nis­trent en toute bonne cons­cience´enfer­me­ment des pri­son­nierè-res.

Exprimons notre colère contre eux, qu´ils sachent bien à quel point ils sont détes­tés… et mon­trons notre soli­da­rité aux pri­son­niers qui lut­tent !


[Roanne] Revendications et répression

juillet 9th, 2012 by Collectif pour la liberte des inculpe-es de Labege

Reçu par mail :

« Depuis des mois, certains détenus, devenus camarades de lutte, de la prison de Roanne se révoltent contre l’enfermement qu’ils ont choisi de ne plus subir sans résister. Dans certains réseaux qui diffusent l’info, il y parfois la tendance de mettre surtout en avant l’aspect revendicatif (pour « améliorer » les conditions de détention) ou encore le côté ‘bavure’ de l’histoire. Notre solidarité se base sur l’esprit de révolte qui se laisse
pas étouffer, comme base de départ qui ouvre la porte à d’autres possibilités. Leur lutte mérite des échos dans nos coins. »

Une vidéo montre ce qui se passe derrière les murs
Le témoignage sur rebellyon.info
Un article récapitulatif de ce qui se passe à la prison de roanne

 

Procès ADN ….. sa race : le 3 juillet 2012

juin 29th, 2012 by Collectif pour la liberte des inculpe-es de Labege

 

Le 3 juillet prochain aura lieu à Toulouse le procès pour le refus de prélèvement ‘ADN de tou-te-s les arrêté-e-s (inculpé-e-s ou pas) du 15 novembre 2011. Nous restons soudé-e-s et solidaires face à leur justice. Nous communiquerons au plus vite le rendu, sans évidement en attendre quoique ce soit.
Relaxe pour toutes et tous, arrêt des poursuites immédiat!

MODIF!!!!!!

L’audience n’a finalement pas eu lieu, après deux reports, les misEs en examens, le témoin assisté et une autre personne mise hors de cause depuis le début passent demain, jeudi 14mars 2013 au TGI de toulouse pour leur refus ADN de novembre 2011.

[Roanne] Soutien aux revendications des prisonniers

mai 2nd, 2012 by Collectif pour la liberte des inculpe-es de Labege

Nous haïssons les prisons et sommes en cela bien en phase avec le collectif Papillon. Ce dernier, actif dans la région de Saint-Etienne, fait tourner la lettre de revendications des prisonniers de Roanne et un appel à les soutenir. Nous les relayons donc ci-dessous :
http://lenumerozero.lautre.net/article2401.html
http://lenumerozero.lautre.net/article2403.html

Lettre de revendications de prisonniers du centre de détention de Roanne

Nous recopions ci-dessous une lettre de revendications que nous avons reçue, écrite par des prisonniers, qui souhaitent qu’elle circule largement. Ce mercredi 25 avril, à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes au centre de détention de Roanne (42), ils devraient l’avoir remise aux autorités judiciaires et pénitentiaires.

Nous ferons circuler des informations plus précises dès que possible sur les circonstances et les suites de cette lettre.

Il est important que ces paroles et revendications de prisonniers eux-mêmes circulent, c’est si rare ! Alors faites tourner, et si vous le pouvez, faites entendre ces paroles dans d’autres prisons !

Les détenus qui ouvrent leur gueule et se bougent ont souvent de grandes difficultés à le faire et prennent beaucoup de risques. Ils ont besoin de notre soutien, par diverses formes que nous pouvons imaginer et qui sont en notre pouvoir…

Le collectif Papillon

« Le 25 avril 2012,

À la Direction et à la Juge d’Application des Peines,

En cette date, nous, détenus du centre de détention de Roanne, entrons en lutte afin d’exiger que nos droits soient respectés et entendus.
Vous nous obligez à rester en cellule ou dans les coursives le plus longtemps possible, là où il n’y a aucune activité pour passer le temps. Vous nous escroquez avec les cantines et les frais de télé de plus de 8 euros, par le biais de la société Eurest. Vous ne respectez pas nos droits en matière de permissions et de réductions de peine. Dans l’immédiat, nous vous informons de nos revendications.

Sport

Nous exigeons l’accès libre au gymnase et aux salles de sport. C’est l’activité la plus demandée par les détenus.

Activités

Dans chaque aile, nous avons à disposition une salle d’activités, constituée de quelques tables, chaises, aucune activité proposée ! Nous exigeons des jeux de société, échecs, dames, etc.

Nous exigeons aussi qu’il y ait plus d’activités culturelles et sportives : tournois de foot, basket, volley, pêche, etc.

Nous exigeons une réunion socio-culturelle par mois avec des détenu(e)s et des intervenants, afin d’élaborer des activités qui ne nous soient pas imposées par l’administration pénitentiaire (A.P.) ou le service socio-culturel.

Parloirs

Nous exigeons, comme le prévoit la loi européenne, que la mise à nu des détenu(e)s lors des fouilles des parloirs soit retirée. Le système de contrôle à l’entrée des parloirs est largement suffisant pour garantir votre sécurité. Par conséquent, cette fouille ne sert qu’à nous humilier et maintenir une pression psychologique et physique sur nous ! Les rondes au parloir sont aussi vécues comme une humiliation par nos familles et nous réclamons l’arrêt des rondes. En cas de problème, nous avons un interphone. Ce moyen de contrôle est abusif et conduit à une humiliation de plus !

Nous exigeons enfin les accès libres au parloir pour nos familles sans demande de permis de visite, et qu’en cas de retard, des familles qui ont souvent fait des centaines de kilomètres soient acceptées à l’entrée des parloirs et que la durée ne soit pas réduite.

Bâtiment

Nous exigeons que cesse immédiatement les mesures de quartier semi-ouvert et fermé. Tous les étages doivent être ouverts, matin et après-midi. Que l’on puisse circuler d’étage en étage, et de bâtiment en bâtiment en journée, pendant les temps d’ouverture des cellules.
Les sèche-linge et machines à laver ne doivent pas être enlevés plus d’une semaine en cas de problème. Nous vous rappelons que tous n’ont pas la possibilité de sortir leur linge : pas de famille, pas de parloir, pas d’argent, etc.

Nous exigeons la fermeture immédiate des quartiers d’isolement et disciplinaire, et autres mesures spéciales, la fermeture du prétoire [1], qui crée plus de conflits qu’il n’en règle.

Cantines [2]

Nous exigeons que la société Eurest soit remplacée par une société qui proposerait des tarifs plus bas et pas deux à trois fois le prix extérieur. Qu’il ne nous soit pas imposé un surplus de 30% sur les cantines exceptionnelles, que nous ayions les prix extérieurs. Et que les télévisions ne dépassent pas le prix de 8 euros. Nous exigeons aussi des frigos plus grands ou que le prix soit vu à la baisse.

Vie en détention

Abolition des travaux dégradants, des métiers non qualifiants et disparus à l’extérieur, ainsi que des rémunérations assimilées aux travaux forcés,
- droit aux arrêts maladie et droit aux congés payés,
- droit de grève,
- droit à la retraite dans les mêmes conditions qu’à l’extérieur,
- obligation pour l’A.P. d’assurer lors d’un transfert un emploi équivalent dans les mêmes conditions,
- dédommagement par l’Etat (frais d’hébergement ainsi que des journées non-travaillées) pour les familles qui se rendent au parloir à plus de 100km de leur domicile,
- plus de formations qualifiantes,
- téléphone gratuit pour les indigents, l’appel aux employeurs et autres services administratifs.

Remises de peine

Nous exigeons que tous les détenu(e)s n’ayant aucun rapport et remplissant les conditions de suivi socio-judiciaire bénéficient de la totalité de leurs remises de peine et remises de peine supplémentaire, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Nous exigeons que les expertises psychiatriques soient abolies.

Nous, détenus de Roanne, exigeons d’être entendus et que nos droits soient respectés et ce dès aujourd’hui.

Lettre collective écrite et signée par tous les détenus en accord avec les revendications. »

 

[1] sorte de tribunal (expéditif) interne à la prison, mobilisé en cas d’incident, qui condamne les détenus à des sanctions disciplinaires, comme le placement au quartier disciplinaire (« mitard »).

[2] Cantine = système par lequel les prisonnier-e-s achètent des produits (nourriture, produits d’hygiène, de loisirs…). Ils n’ont pas le choix et doivent acheter (« cantiner ») auprès de sociétés dont les prix sont exorbitants.

 

Lettre ouverte à l’Administration Pénitentiaire

Il y a quelques jours, des prisonniers du Centre de Détention de Roanne rendaient publique une lettre de revendications, que vous pouvez lire en cliquant ici)

Prendre la parole de la sorte et se mobiliser ainsi est une grande prise de risque pour des prisonnier-e-s. Face à eux : les risques de brimades et sanctions de la part de l’AP et des surveillants, et le sentiment que les gens dehors n’entendent pas, ne comprennent pas, sont indifférents, voire hostiles, à leur mobilisation. C’est parce que nous détestons toutes les prisons que nous les soutenons. Ils ont besoin de solidarité, soyons imaginatifs !

Pour l’heure, et même si c’est loin d’être suffisant, voilà ci-dessous une lettre ouverte adressée à l’Administration Pénitentiaire et aux magistrats, de la part du collectif anti-carcéral Papillon.

« Monsieur,

Le 25 avril 2012, des prisonniers du centre de détention de Roanne adressent une lettre de revendications à l’administration pénitentiaire de Roanne et à Madame La Juge d’application des peines (voir texte joint). Les exigences présentées sont sérieuses. Elles portent sur :
– le quotidien de la détention (sport, activités socio-culturelles, régimes différenciés d’enfermement, exploitation de la main d’œuvre incarcérée, racket des cantines, etc.),
– l’application et l’aménagement des peines,
– l’organisation des parloirs et le respect des proches de prisonniers.

Nous appuyons ces prisonniers dans leur prise de parole pour dénoncer le fonctionnement du CD de Roanne et le système carcéral en général. Nous vous demandons de leur apporter des réponses précises et détaillée, et de les rendre publiques.

Même pour une simple lettre, les prisonniers s’exposent aux réactions arbitraires de l’Administration Pénitentiaire notamment par le biais de ses agents. Parmi d’autres, le collectif Papillon sera vigilant : nous exigeons que cette prise de parole soit écoutée et non réprimée.

Dans l’attente,

Collectif Papillon. »